La Grèce s’est endettée au-delà de ce que sa croissance lui permettait. De plus, son modèle ultra-centralisé et sans contre-pouvoir, comme celui de la France, laisse les mains libres au gouvernement central. Et la France ? Sa situation est préoccupante. Ainsi, la part des exportations françaises dans la zone euro est passée en dix ans de 16,7 % à 13 %, et ses perspectives économiques ne permettront pas, à moyen terme, de payer les intérêts de sa dette. Pour continuer à faire croître les dépenses publiques, l’Etat recourt à l’emprunt. Mais l’emprunt lui-même a ses limites. On le voit aujourd’hui en Grèce. On le verra demain en France. A l’échelle de la Région Bretagne administrative, l’emprunt inconsidéré de 500 millions d’euros, pour participer au financement de la ligne à grande vitesse entre Rennes et Paris, se situe dans la même logique: faire payer les générations futures !
Madame Lagarde, Ministre de l?Economie, a déclaré que la France n’était pas la Grèce. Le Parti Breton s’étonne de l’attitude constante des gouvernements français visant à dissimuler aux citoyens la gravité de leur situation. Est-ce en niant toujours plus longtemps la réalité que l’on mettra en place les solutions ? Les solutions proposées par les gouvernements français sont-elles les bonnes ? Est-il encore temps de réagir avant la faillite générale ?
Pour le Parti Breton, ne pas avoir le courage de dire la vérité aux citoyens ne fait qu’aggraver la situation et perdre un temps précieux. Au contraire, le préalable à tout redressement est d’abord l’adhésion de la population. Mais, pour cela, il faut d’abord se mettre d’accord sur le constat, donc faire courageusement la pédagogie de la vérité et ensuite prendre collectivement les bonnes mesures. Par exemple: partager les efforts entre les actionnaires et les salariés, appliquer la solidarité pour les retraites, en commençant par l’égalité de traitement entre le public et le privé.
Le Parti Breton veut être le parti de rassemblement qui prépare l’avenir de la Bretagne, sans plus attendre la catastrophe monétaire qui touchera aussi un jour la France. La meilleure défense est donc de nous y préparer nous-mêmes, à commencer par mettre en place, au niveau des collectivités territoriales, une gestion plus efficace et économe des fonds publics. Les Bretonnes et les Bretons ne doivent pas payer l’addition d’une France mal gérée. Mais, pour autant, les Bretonnes et les Bretons doivent aussi se préparer à reconsidérer leur niveau de vie, dans la perspective d’un nouveau contrat social plus égalitaire et plus économe et qui s’appuie d’abord sur la qualité de vie.
pour le Parti Breton,
le Porte-parole,
Emile Granville