Généralement les vœux de nouvel an s’accompagnent d’espérance, de bonheur et de prospérité et c’est de bonne foi que nous les offrons à chacun ! Plus collectivement, nous sentons cependant que 2013 va être difficile pour la Bretagne. Un vent de force 12 sur l’échelle de Beaufort annonce l’ouragan et son cortège de catastrophes naturelles… nous sentons tous ici que nous allons sortir des normes et que demain sera chargé d’incertitudes…le ciel breton se couvre de nuages bien noirs !

Au niveau touristique, nous sentons un fléchissement des fréquentations et notre climat capricieux ne permettra pas à la Bretagne d’orienter son activité économique sur le tourisme de masse. Pour rappel, les 9 millions de visiteurs génèrent 44000 emplois soit 4.6% des emplois salariés de Bretagne (chiffres 2010)

Au niveau agricole et agro-alimentaire, on s’attend à une dégradation imminente de la situation. Pour mémoire, nos 37000 exploitations génèrent 30% des emplois en Bretagne (directs et induits). La PAC explique 70 à 100% des revenus agricoles et l’UE ne s’est toujours pas mise d’accord sur son financement pour les sept prochaines années (la baisse prévisible de 30% de ce financement aurait des conséquences désastreuses en Bretagne).

            Le lait est aussi dans la tourmente. La suppression des quotas après 2013 va chambouler l’organisation de la filière en provoquant une baisse des prix et l’arrêt d’activité d’un grand nombre d’éleveurs. L’objectif de cette politique vise la concentration  des élevages pour minimiser les coûts de l’industrie tout en maximisant les profits pour les entreprises et pour l’Etat ! L’agriculture est devenue la variable d’ajustement de l’économie française et les éleveurs Bretons, des ’’vaches à lait’’ ! La France nous offre même en pâture à l’appétit chinois ! 

                                                                                                                                            La production porcine subit actuellement le même démembrement que la production avicole et la fermeture des élevages et abattoirs chez nous est compensée par l’ouverture de ces mêmes capacités de production en Allemagne. Notre bonne compétitivité technique est mise à mal par la compétitivité économique allemande. Les lourdeurs administratives et les contraintes règlementaires, sociales et environnementales sont bien plus légères outre Rhin. Un agriculteur allemand tire 25% de son revenu de la vente d’énergie et les aides PAC qui sont là-bas régionalisées (fonctionnement fédéral des länder)  lui parviennent beaucoup plus rapidement qu’en France. La faiblesse règlementaire européenne permet aussi à l’Allemagne de faire du dumping social ; la distorsion des règles de concurrence se fait donc en notre défaveur et les Bretons ne peuvent pas se battre à armes égales avec leurs homologues européens…les intérêts spécifiques de la Bretagne et de son agriculture ne sont pas défendus par la France qui préfère depuis longtemps ses céréaliers. Outre les faillites annoncées, les fermetures d’abattoirs et l’augmentation du nombre de chômeurs, la crise va également freiner les installations. Les crises successives ont fini par décourager un grand nombre de jeunes à s’installer et un nombre croissant d’agriculteurs préfèrent arrêter leur élevage pour se consacrer à la production céréalière moins contraignante en temps et plus rémunératrice. Pour nous la crise n’est plus simplement conjoncturelle mais est en train de devenir structurelle mettant rapidement en péril notre structure économique. Depuis plusieurs années, le Parti Breton s’inquiétait et dénonçait la gestion calamiteuse de nos intérêts par la France ; aujourd’hui ce boulet risque de nous être fatal !

Au niveau économique, nous avons pourtant matière à rêver d’un avenir meilleur ! Tourisme, agriculture mais aussi construction navale, aéronautique…la matière grise bretonne ne manque pas et avec un peu plus d’imagination nous aurions de quoi développer des centres de recherches et d’innovation…la productivité globale de notre économie est bonne et pourrait encore être développée ! Aujourd’hui une Bretagne indépendante génèrerait une production de richesse (PIB) de 110 milliards (Ce chiffre n’englobe pas les autres productions de richesses non comptabilisées en Bretagne puisque les sièges sociaux se trouvent à l’étranger) soit environs 50 milliards de recettes fiscales. Le coût du fonctionnement administratif (100 000 agents de la fonction publique) et des investissements d’Etat s’élèvent à environs 23 milliards (17 en B4) soit un excédent de caisse de 27 milliards !!! Imaginez un instant ce que cette somme pourrait générer d’activités en Bretagne !!! (le budget du Conseil Régional n’est que de 1.2 milliard !) Une Bretagne mise sous tutelle subit les lois de son prédateur ! Une Bretagne libre pourrait enfin générer de l’espoir et de l’avenir pour nos enfants. Au moment où le ‘’Paquebot France’’ prend l’eau de toute part, gangréné par de multiples corruptions, est-il raisonnable de couler avec lui ? Pour 2013, c’est un appel à la mobilisation générale ; Cette année peut s’inscrire comme la fin de notre Histoire collective ou comme le début de notre renaissance. Le ‘’rafiot’’ Breton n’a peut être pas la prestance d’un paquebot mais au moins il est sain et peut nous sauver du naufrage ! Dans la tempête, si on doit ramer,  faisons le pour nous et nos enfants, nous en avons le devoir… l’inverse serait suicidaire !

Hervé Le Quéré  

Membre du Conseil National

en charge des affaires agricoles                                                                                                                 

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