Charles-Marie Guillois de Port-Blanc en PenvénanOn oublie souvent que la Bretagne fut le premier allié du Général de Gaulle.

Dès son appel du 18 juin, ce sont des centaines de Bretons qui vont prendre la mer pour continuer le combat. Il n’y avait pas, et de loin, que les marins de l’île de Sein, mais aussi ceux de Camaret, le Commandant Drogou qui quittera avec son sous-marin « Narval » la Tunisie pour Malte, le jeune Halna du Fretay qui va assembler un petit avion à Jugon (Côtes d’Armor) pour voler vers la Grande-Bretagne, et des centaines d’autres qui resteront anonymes. Ces départs massifs de volontaires décidés à combattre s’avèrent être une particularité qui restera bretonne et que beaucoup expliquent par les liens traditionnels et culturels.

Parmi ces volontaires, il y avait Charles-Marie Guillois de Port-Blanc en Penvénan :
« Jean Marin m’a entendu parler alors que j’étais dans un groupe d’engagés. Vous parlez breton ! m’a-t-il dit « Avancez ».

C’est ainsi que Charles-Marie Guillois se voit confier la tâche de traduire en breton l’appel du Général de Gaulle, puis le 23 juin l’honneur de lancer cet appel toujours en breton sur les ondes de la BBC, appel qu’il renouvellera régulièrement par la suite. Charles-Marie Guillois sera pendant plusieurs mois l’animateur d’une émission en langue bretonne appelant ses compatriotes à continuer la lutte : « L’impact psychologique était beaucoup plus fort en breton qu’en français sur les côtes brittophones de l’époque ! » Sa contribution fut ainsi non négligeable pour grossir les rangs des F.F.L. (les Bretons représenteront 40% des effectifs des Forces Navales Libres durant l’ensemble de la guerre) puis sans aucun doute par la suite les rangs des F.F.I. qui donneront les célèbres maquis bretons dont sera si fier le Général Koenig.

A la fin de la guerre, Charles-Marie Guillois écrira au Président de la République pour lui demander une reconnaissance officielle de la langue bretonne ainsi qu’un traitement comparable à celui dont jouit la langue galloise.

Après avoir passé l’essentiel de sa vie à Londres comme antiquaire, Charles-Marie Guillois revient à Port-Blanc. Il éprouvait de l’amertume devant la disparition voulue et programmée de sa langue maternelle. Il en éprouvait aussi devant la partition de la Bretagne, maintenue après la disparition du régime de Vichy, tout comme ses camarades bretons des Forces Françaises Navales Libres dont il était le président pour la section du Royaume-Uni.

C’est avec un grand respect que nous saluons au travers de Monsieur Charles-Marie Guillois tous ces Bretons qui s’engagèrent alors par leur amour de la liberté.

pour le Parti Breton

Jean-Christophe Chorlay  (Fédération Ile-de-France)

CategoryHistoire

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