On l’entend partout. Que ce soit pour les transports, la distribution d’énergie, le réseau ferré, routier… La Bretagne est victime de sa situation géographique. C’est même l’argument que l’Etat avance pour saupoudrer ses bonnes grâces face à la rébellion contre l’écotaxe. D’une grâce, la population a bien saisi qu’il s’agit plutôt d’un coup de grâce !
Mais pourquoi ne dit-on pas de la Grande-Bretagne qu’elle est victime de sa situation géographique ? Les nations de Grande-Bretagne s’en sortent plutôt pas mal, il faut bien l’avouer.
Certes, nous sommes éloignés des centres de décision, des flux commerciaux et l’écotaxe ne fera que l’aggraver. Mais tout cela, c’est bien parce que la France nous place en marge, notamment en périphérie européenne. Nous devons subir une politique de recel et de pillage de nos richesses humaines et financières. Pour ne parler que de deux gros secteurs d’emplois, quelles sont les perspectives de l’agro-alimentaire et de la pêche lorsqu’il n’y a même pas de ministère de la mer et aucune politique agricole sérieuse ? Quelles sont nos chances lorsque nos impôts ne reviennent pas en investissements, qu’on doit financer un système qui regarde à l’Est ? Aucune.
On a parlé dans le passé de modèle agricole breton. Il apparaît clairement que les Bretons n’ont eu aucun choix à l’époque. Il n’y a pas de modèle agricole breton mais un geste de survie correspondant à la fois à la demande de l’Etat de nourrir la France au lendemain de la guerre. Nous ne pouvions que faire correspondre les deux dans la crise de l’époque. Le combat du CELIB combiné aux attentats du FLB ont porté la voix des Bretons face à un Etat qui a fini par céder : il nous a laissé financer notre réseau routier et brûler notre terre pour respirer quelques instants.
Désormais, quelles sont nos orientations de productions, quels sont nos marchés, nos infrastructures, notre logique d’aménagement du territoire… ? Qui portera aussi la voix de la Bretagne à l’Europe alors même que des nations émergent et dessinent une nouvelle Europe ?
Seule la Bretagne pourra envisager son présent comme son avenir. Seule une formation bretonne permettra un espoir. Regardons les positions absurdes et intermédiaires du PS EELV sur l’écotaxe. Ils ne veulent pas perdre leur électorat et se permettent de tenir ici une position tampon entre leur état-major parisien et la réalité du terrain. On vous trompe !
Même au niveau local, une politique au service des Franciliens, de la machine France est en place : le marché de l’immobilier leur est réservé, le tout tourisme, la destruction des centres-villes, le manque d’audace dans les développements d’une économie saine et diversifiée, le logement palliatif pour les Bretons dans des communes périphériques devenues dortoirs, des constructions à la va-vite au détriment de l’environnement et des liens sociaux… Retrouvez nos propositions sur : Voir le site
Pour Gwened / Vannes 2014,
Membre du Conseil National du Parti Breton
Bertrand Deléon. ■