C’est l’aveu de 27 sénateurs qui se sont essayé à faire un diagnostic et à formuler 40 propositions pour la filière viande française qu’ils s’apprêtent à présenter au gouvernement.

Leur rapport rappelle que 45% de la consommation de viande de volailles en France est importée et que 93% de ces importations proviennent de l’UE (Belgique, Pays Bas, Royaume Uni et Allemagne). Ce qui les a sans doute surpris, c’est que ces pays exportent largement plus que leur production locale ! Leur méthode est simple: importation massive de poulets thaïlandais et brésiliens lesquels partent ensuite vers la France notamment sans que le pays d’origine ne soit mentionné sur l’étiquette. Les sénateurs recommandent que soit mentionnée l’origine nationale du poulet (y compris les produits transformés) sur l’étiquette et préviennent aussitôt:

« L’étiquetage de l’origine est un combat difficile qui doit d’abord être mené au niveau européen, et qui est loin d’être gagné. »

Il est évident que notre gouvernement (comme ceux d’autres pays de l’UE) n’ira pas vraiment se battre à Bruxelles pour que cet étiquetage soit rendu obligatoire. Paris et Bruxelles n’iront pas non plus exiger que les poulets en provenance de Thaïlande et du Brésil répondent aux mêmes normes de qualité sanitaire que ceux produits en France. En effet, il faut s’assurer que d’autres secteurs de notre économie puissent continuer à exporter vers ces 2 pays. Ceci, nos 27 sénateurs n’en parlent pas!

En attendant, ces sénateurs (dont un breton !) préfèrent répéter les mêmes discours et recommandations aux acteurs de nos filières viande: traçabilité; compétitivité; durabilité etc. Il est complètement absurde de croire que l’élevage, l’abattage et la transformation du poulet puissent être compétitifs en France (et même en Bretagne) par rapport au Brésil et en Thaïlande, ne serait-ce que pour des questions de coût de main d’œuvre.

Lors de leur venue au SPACE à Rennes, M. Ayrault et les ministres Le Foll, Garot et Le Drian répéteront sans doute les conclusions des sénateurs et minimiseront à nouveau leur capacité à vouloir changer quelques règles à Bruxelles.

Il est temps que les bretons et notamment les éleveurs et tout le secteur agro-alimentaire réalisent que leur survie passe inéluctablement par une meilleure défense de leurs intérêts à Bruxelles notamment. Cela veut notamment dire que nos élus régionaux, nos députés etc. ne soient plus inféodés à leurs chefs de partis à Paris. Paris ne défendra pas la Bretagne et ses filières viande, Paris continuera à privilégier l’export d’autres secteurs ou de contenter d’autres pays partenaires européens.

Le Parti Breton invite les consommateurs et les acteurs de l’agro-alimentaire à voter Breton avant de voter UMP et PS

Nolwenn Floc’h

Porte Parole du Parti Breton

CategoryAgriculture

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