Pourquoi votre engagement à l’occasion de ces élections régionales ?
Mon souhait, de bonne heure, à placé mon action dans le secteur de la langue bretonne car c’est pour moi le bien vivant collectif le plus cher appartenant à la Bretagne.
Pérenniser les réalisations auxquelles j’ai participé : Diwan pendant longtemps avec toutes les étapes allant de la maternelle à la terminale, le centre An Oaled dans le domaine des loisirs, Stumdi dans le secteur de la formation pour adultes, Dizale dans le secteur de l’audiovisuel… Je l’ai fait comme on construit une maison qui va résister aux tempêtes, méthodiquement.La jeunesse bretonne! C’est elle qui m’a motivé. C’est pour elle que je me suis impliqué.
C’est en pensant à elle que je suis devenu chef d’entreprise afin de mettre en conformité mes actes et mes pensées profondes. Contribuer à donner du travail en Bretagne et lorsque c’était possible sur la base du double critère professionnel et linguistique.
Par ailleurs, je ne suis pas à l’aise dans la dichotomie doctrinaire gauche-droite. Je me sens dual. À ce titre Nous Te Ferons Bretagne est un espace d’une respiration nouvelle.
Et puis, pour s’engager il faut aimer !
J’aime la Bretagne parce que ses habitants sont courageux, opiniâtres, accueillants, rebelles, travailleurs, voyageurs, réactifs à la solidarité……
Nous pouvons encore être meilleurs : ayons davantage confiance en nous, soyons entreprenants, sachons partager au mieux les richesses produites, ayons le respect des choses transmises, devenons encore plus grands, émancipons-nous !
En quoi le développement de la langue est-elle une force de progrès ?
Le développement de toutes les langues est une force de progrès.
Il est un signe de respect pour la chose vivante.
La langue appartient à celui, ceux qui la pratiquent, la comprenne. Elle est un repère. Un ancrage.
La langue est un vecteur d’échanges d’émotions, de savoirs.
Je pense que le peuple breton comprend cette problématique. Il faudrait qu’un plus grand nombre s’en saisisse à bras le corps, une révolution linguistique aurait lieu. La Bretagne serait la gagnante.
Vous pensez que l’audiovisuel peut y contribuer ?
Un audiovisuel breton et en breton sera un élément constitutif essentiel du lien social en Bretagne.
Le réseau des radios devra être consolidé.
L’image et donc la télévision ont un rôle hyper important à prendre dans la circulation et le traitement de l’information.
Un pays qui se respecte a sa (ses) chaîne(s) de télévision.
A cet égard nos propositions sont claires et empreintes de volontarisme.
Les nouvelles technologies de diffusion et nouveaux supports de lecture mettrons quelques années à se stabiliser. Nous avons là des opportunités.
À ce jour sur la (vraie) Bretagne nous avons 4 canaux de diffusion TNT (1 public et 4 privés) et 5 à 6 canaux par le web.
Les supports sont les écrans de télé, les écrans d’ordinateurs (tous plats), les téléphones mobiles.
Notre solution de télévision dans les 4 années est dans le croisement de ces différentes technologies d’envoi et de réception.
Le projet « TV Tasmant » est par ailleurs en terme de production réaliste et accessible et nous devons porter une grande attention à la qualité et diversité de la matière produite.
N’oublions pas le corolaire : la formation, les métiers et le potentiel d’emplois qui s’en trouveront libérés.
(TV Tasmant : http://www.tvtasmant.com/ )
C’est donc pour vous la priorité ?
Si toutefois il y a un ordre de priorité à prescrire elle serait en 2ème position.
La 1ère va à l’école. C’est même une URGENCE.
Il y a 6 ans, le Pays Basque a obtenu que son Office Public : « définisse des procédures d’inscription dans les établissements et les sections d’enseignement en langue régionale ». Le résultat est flagrant : au Pays Basque (équivalent d’un ½ département) ouverture de 25 lieux, en Bretagne 31 lieux sur 5 départements.
La majorité sortante du Conseil régional dit avoir demandé à l’Etat la gestion de la carte scolaire des filières bilingues ! Malheureusement, nous n’avons pas été le témoin de la « bagarre » qui aurait été menée pour l’obtenir !
L’école et l’audiovisuel seront les objectifs majeurs de la liste Nous Te Ferons Bretagne dans la politique linguistique du Conseil régional. Toutefois le périmètre de la vie ne s’arrête pas là et d’autres points sont développés dans notre programme.
En quoi le tandem culture-économie est-il pour vous porteur de valeur ajoutée ?
La culture est l’ancrage de l’esprit, nourrit l’âme et le cœur. L’économie est l’ancrage du corps, apporte le confort, l’aisance.
Les deux mises en synergie sont source de vitalité et d’élan.
L’identité de la Bretagne est faite de son socle culturel. Combien de fois cette identité nous sert-elle chez nous et encore plus à l’extérieur à nous présenter ? S’affirmer c’est être. Être c’est vivre et agir pour que nous fassions de ce pays un territoire d’avenir.
Des efforts beaucoup plus importants doivent être développés dans les années à venir pour assurer une harmonie entre la haute et la basse Bretagne, la gallèse et la bretonnante. Nous nous engageons à nous battre contres les égoïsmes métropolitains parisiens qui se reproduisent en Bretagne.
Si les Bretons appréhendaient mieux leur Histoire, leur conscience en serait grandie. Voilà aussi pourquoi la jeunesse des écoles bilingues a plus de chance parce que moins ignorante.
Dans la future assemblée régionale nous mettrons en place un dispositif d’accès à l’Histoire de la Bretagne destiné aux lycéens voire à l’ensemble de la jeunesse.
La Bretagne toute entière, des Abers jusqu’aux Marches de Bretagne, toutes ses composantes ont à y gagner.
Je trouve particulièrement intéressant que le réseau Produit en Bretagne soit d’ailleurs porteur de cette dynamique économie-culture. Elle est le signe d’une meilleure compréhension de deux mondes différents se partageant des objectifs communs. N’est-elle pas également le signe d’une envie de vivre un destin commun, c’est bien là à mon sens la meilleure marque d’un développement durable!