1- Votre liste » Nous te ferons Europe » obtient plus de 7.10% des voix dans la Bretagne administrative, une pointe à plus de 11.54% dans le Finistère et 5.44% dans la Bretagne historique avec la Loire Atlantique, soit un total de plus de 80 600 voix. Quelles sont les raisons de cette réussite ?
La réussite de notre liste doit beaucoup a la prise de conscience apparue l’automne dernier au moment de l’émergence du mouvement des bonnets rouges. A l’occasion des manifestations qui ont eu lieu a Quimper et Carhaix, les Bretons ont pris la mesure de l’impossibilité pour l’état français de prendre en compte les justes revendications qu’ils exprimaient, sur l’économie et la fiscalité (contestation de l’écotaxe), sociale à la suite de disparitions de nombreuses entreprises suite à la crise, sur la réunification de la Bretagne. Ce mouvement s’est naturellement prolongé par le vote aux élections européennes en faveur de notre liste emmenée par Christian Troadec, l’un des porte-paroles des bonnets rouge dont le charisme a été également un atout pour nous.
2- Quel a été le rôle du Parti Breton au sein de cette coalition électorale ?
Le Parti Breton a activement participé a la constitution de la liste. Cinq de ses membres y étaient présents et nous avons mené une campagne dans tous les départements (5) bretons en nous appuyant sur notre base militante bien repartie sur le territoire breton. Nous avons également été des contributeurs majeurs à l’élaboration de la plate forme politique présentée aux électeurs. Au delà, nous avons manifesté une forte mobilisation en vue de l’union des forces bretonnes au service d’un projet de développement de la Bretagne au sein d’une Europe que nous souhaitons fédérale.
3- Selon vous, l’avenir de la Bretagne s’inscrit-il dans l’Union Européenne ?
La Bretagne a historiquement été, à l’image d’autres territoires à forte identité, très attachée à l’idée d’une Europe fédérale. Cette tendance est accentuée chez nous par le souci permanent de rééquilibrer un horizon trop bouche par un état français jacobin et centralisateur. La Bretagne a besoin d’ouvrir plus encore son économie au monde et l’Europe nous paraît seule capable d’influer sur les grands traités ou les règles de concurrence en face des blocs qui se sont constitués en Amérique du Nord et en Asie. La Bretagne est maritime par sa géographie et l’ensemble français continental ne lui a pas donné historiquement toutes les chances pour se développer dans cette direction au contraire de pays comme le Danemark par exemple qui abrite des groupes leaders mondiaux de l’économie maritime comme Maersk.
L’Europe c’est aussi pour nous la possibilité de mieux défendre nos droits en en particulier notre culture et notre langue face un état français trop uniformisateur qui reconnaît mal les différences exprimées par les minorités.
4- Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
D’abord notre parti sort renforcer de cette élection, il apparaît maintenant comme une force structurante incontournable du mouvement breton. Nous avons augmenté notre base militante et en fin 2014 nous tiendrons un congrès qui va nous permettre de conforter notre orientation vers un nationalisme modéré ouvert à toutes les sensibilités politiques de la sociale démocratie au libéralisme social. Puis ce sera 2015 et les élections régionales ou nous entendons bien que notre parti, aux cotes de ses alliés, prenne toute sa part au combat en vue d’installer une nouvelle majorité a Rennes. D’ici la nous allons continuer à nous battre pour nos idées en faveur d’une Bretagne émancipée de Paris, retrouvant sa souveraineté et son unité territoriale avec la Loire Atlantique, injustement détachée par le gouvernement de Vichy.
Yves pelle
Président du Parti Breton/Strollad Breizh