Pollution et destruction
Une pollution et une destruction sous toutes ses formes : pesticides et intrants agricoles utilisés sans ménagements ; algues vertes, conséquences de la pollution des rivières ; atteintes du littoral ; décharges publiques créées en zone humides ; lisiers épandus sur les sols ; non-respect de ce qui nous reste de flore et de faunes sauvages ; arrachage des haies ; comblement des mares ; projet d’implantation d’une centrale thermique à gaz sans tenir compte des riverains ; implantation d’antennes relais dans les clochers des églises ou les châteaux d’eau, que ce soit à proximité des maternités, crèches, écoles, maison de retraite ou hôpitaux, tout cela étant décidé ou effectué le plus souvent contre l’avis des populations concernées et sans tenir compte de la facture sanitaire que nous payons déjà et que nous devrons payer de plus en plus dans le futur.
Or, c’est là que ma profession, mon expérience et mes recherches permettent d’intervenir, et cela au plan politique, au sens étymologique du terme : contribuer à gérer la cité.
Conséquences sanitaires
La Bretagne est en effet l’une des régions de France où l’utilisation des pesticides et autres intrants agricoles est la plus importante et, concernant par exemple le nombre de cancers de la prostate, l’une des plus touchées. D’où les recherches que notre association a entreprises en Martinique et le combat sans merci que j’y mène, afin qu’il serve d’exemple et de leçon pour diminuer voire supprimer l’utilisation des pesticides et se tourner vers les alternatives que sont le rétablissement des rotations saisonnières, les polycultures associées à l’élevage et enfin le développement de la bio.
La Bretagne n’est plus celle que j’ai connue dans mon enfance, une terre que d’aucuns jugeaient arriérée. Elle est devenue une région moderne, même si la crise actuelle doit doit tempérer cette vision.
C’est en Bretagne que la conscience écologique est la plus forte et, cela, nous le devons aux actions perspicaces et courageuses des associations de défense de l’environnement telles qu’Eau et Rivières de Bretagne et à des personnalités scientifiques telles que par exemple mes amis Bruno Bordenave, Robert Bellé…
La Bretagne manque d’études
C’est donc pour cela que je m’investis en Bretagne, que je me bats pour soigner et défendre les victimes des pesticides telles que les ouvriers de Triskalia, que je m’oppose au projet d’implantation de la centrale thermique à gaz de Landivisiau, ou encore que je soutiens les maires de Gaël et de Concoret dans leur combat contre l’extension du centre d’enfouissement des ordures situé au coeur de Brocéliande, une décharge qu’on voudrait assortir d’une usine de traitement mécano-biologique des ordures (TMB), pour en faire le plus grand centre d’enfouissement de Bretagne.
Or, ici le crime n’est pas seulement culturel, lorsqu’on tente de tuer la légende du roi Arthur, il est aussi sanitaire, puisque autour de l’actuel centre d’enfouissement, il y a des agrégats de cancers, lesquels sont possiblement causées par les lixiviats qui en proviennent et la pollution des eaux alentours. Hélas, aussi touchée soit-elle, la Bretagne manque d’études sanitaires.
Afin d’éviter le pire, peuple de Bretagne, lève-toi pour combattre ces méfaits, la corruption et la vénalité qui sévissent partout et, finalement, l’atteinte à tes origines, ta légende et ta grandeur.
Le Professeur Belpomme Université Paris-Descartes-Président de l’ARTAC
Lu dans le Peuple Breton