Le Parti Breton a toujours considéré son soutien à la construction européenne comme un axe majeur de son engagement politique. La crise aux multiples facettes que traverse l’UE, notamment monétaire et financière, est pour lui une grave source d’inquiétude mais aussi le ferment nécessaire à une prise de conscience nationale bretonne.
La situation actuelle est d’abord liée à la mauvaise gouvernance de certains pays de l’UE (Grèce, Italie, France en premier lieu) qui a conduit à des déficits budgétaires énormes et non maîtrisés. Le deuxième plan Fillon est très loin d’être une réponse à la situation dramatique des finances françaises: limité dans son ampleur, il est une nouvelle fois un plan d’augmentation des impôts, dans l’un des pays les plus imposés au monde, et non de réduction des dépenses (85% d’impôts dans celui-ci contre 90% dans le premier).
Après la politique erratique des quatre premières années du quinquennat de Nicolas Sarkozy, avec des mesures clientélistes très coûteuses sans vision stratégique, le pouvoir veut montrer une inflexion de sa politique économique, mais cela dans l’improvisation la plus totale. Les mesures à la petite semaine des plans Fillon ne feront qu’alourdir les charges du secteur productif conduisant à une perte de compétitivité et à plus de chômeurs et d’exclusion.
Pourrait-on attendre de l’opposition socialiste une meilleure gestion des affaires publiques, ce qui à priori ne semble pas difficile ? Certainement pas, les différentes annonces du candidat désigné par le PS, François Hollande, et de ses collaborateurs vont toujours dans le sens de l’alourdissement des impôts et d’une priorité donnée à l’Etat plutôt qu’à la compétitivité et à l’emploi. Cela ne peut conduire qu’à la poursuite de la hausse du déficit budgétaire et au déséquilibre persistant des autres grands comptes.
En fait la France n’apparaît pas réformable et, au-delà des discours de façade, l’UMP et le PS, qu’en réalité tout réunit, ou presque, tant la vision jacobine, étatiste, technocratique est proche, ont déjà fait le choix de l’éclatement de l’Euroland. Pour maintenir le système actuel, la seule possibilité est le retour à l’ancienne monnaie, ou à une forme dégradée de l’euro, pour pouvoir pratiquer des dévaluations « compétitives », celles qui ruinent l’épargnant et renflouent l’Etat. Nous allons ainsi vers une division entre « pays vertueux » qui sortiraient vers le haut avec un euromark et pays « irresponsables » qui se laisseraient tomber vers le bas.
L’avenir de la Bretagne apparaît bien sombre dans un ensemble français qui met le travail de tous au service de la sous-compétitivité de l’Etat. Les Bretons n’ont aucune raison de ménager l’Etat français qui exploite leur économie, ni des fonctionnaires ou politiciens arrogants, comme ceux de la région Pays de Loire dont nous ne voulons pas. Ceux-ci n’étant pas à confondre avec le postier ou l’enseignant, présents sur le terrain au service de la population.
Les derniers mois ont montré le manque de valeurs dans les grands partis hexagonaux, face à la situation actuelle ceux-ci feront d’abord le choix de défendre leurs intérêts vitaux, au besoin en détruisant ce qui marche, comme la sécurité sociale autonome et excédentaire de l’Alsace, ou en exportant les problèmes français vers une société encore à peu près stable, comme en Bretagne. Les Bretons vont se trouver face à un choix : continuer à se reconnaître dans une France jacobine, étatiste, centralisatrice et technocratique et l’accompagner dans sa faillite… Ou s’engager dans la voie d’un véritable pouvoir breton, en allégeant au maximum le « boulet français », et préserver leur modèle. Pour le Parti Breton, le choix d’une Bretagne nation européenne apparaît de plus en plus comme le seul raisonnable.