La mise en place d’un nouveau gouvernement en France, même avec un nouveau premier ministre, peut sembler anecdotique tant s’était imposée depuis des années la règle de l’immobilisme basée sur les principes du dogme républicain. Après l’agitation, souvent stérile, de Nicolas Sarkozy nous avons ainsi le droit depuis deux ans au spectacle d’un président amorphe attendant que les évènements décident pour lui.
Ceux-ci sont justement en train d’imposer une réalité économique et sociale avec une France qui ne cesse de s’affaiblir au point de donner des signes de décomposition. Manuel Valls semble avoir conscience de la gravité de la situation économique et a annoncé certaines mesures visant à réduire les charges des entreprises et le coût du travail pour restaurer une certaine compétitivité. Elles sont nécessaires, mais elles doivent se situer dans une perspective globale avec une refonte du cadre général de fonctionnement d’une économie handicapée par des décennies de fonctionnement technocratique.
Manuel Valls a aussi repris l’idée, mainte fois agitée, d’une réforme visant à simplifier l’organisation territoriale et donc à diminuer les coûts. Les différents projets se sont toujours enlisés, pourquoi n’en serait-il pas de même cette fois encore mais surtout les objectifs et les méthodes sont très contestables. Réformer pour simplifier et économiser, oui, ainsi la disparition des conseils généraux a toujours été demandé par le Parti Breton mais quelle est la logique de vouloir diviser le nombre de régions par deux ? Ce qui compte c’est la cohérence du territoire, pas nécessairement sa superficie ou sa population, les moyens dont il dispose pour agir efficacement, ainsi comme stratège économique. La méthode ensuite, technocratique comme toujours, elle veut imposer une réforme conçue et voulue du haut sans en référer à la population, pourtant la première intéressée. Elle donne aussi des dates couperets très lointaines, au point de ne plus avoir de sens : 2017, 2021… Qui peut dire quelle sera la situation politique à ce moment ?
Le Parti Breton a toujours demandé de réelles réformes mais pour lui il existe une ligne rouge à ne pas dépasser : la remise en cause de l’existence de la Bretagne, sa disparition dans un ensemble sans identité, comme le Grand Ouest, signifieraient une véritable rupture mettant fin au dialogue avec l’Etat français. Il faut espérer que le gouvernement ne s’engagera pas dans cette voie qui pourrait conduire à tous les excès. Pour le Parti Breton, il n’ya pas d’alternative au respect de l’intégrité du territoire breton, ce qui passe par le retour de la Loire Atlantique et cette Bretagne réunifiée doit disposer des pouvoirs et des moyens nécessaires à la maîtrise de son développement.
Le Parti Breton appelle à la vigilance, la manifestation du 19 avril à Nantes doit être un premier signal sur la volonté de la Bretagne de ne pas accepter n’importe quoi.
Le Bureau Politique du Parti Breton