Le Parti Breton au rassemblement pour une télévision publique bretonne

 

 

Une délégation composée, à Rennes et Nantes, du Parti breton, UDB, Kevre Breizh, Ai ’ta a été reçue dans les locaux de FR3 par le délégué régional de FR3. Je vous livre le fruit de l’avant-projet qui sera modifié au fur et à mesure de l’avancée du débat politique en région et dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation.

Voir ci-dessous cet avant-projet

France 3 Bretagne en 2012

Si son domaine de prédilection demeure le traitement de l’information, l’apparition des programme régionaux dans les années 80 a permis l’émergence d’une filière de production et participe largement de son développement en restant le premier investisseur régional.

Dans un premier temps, limités au genre documentaire, les engagements du service public régional s’expriment dans la quasi totalité des champs de la création audiovisuelle.

Au chapitre de la langue bretonne, de la minute quotidienne des premières années aux 70 minutes hebdomadaires actuelles, France 3 Bretagne est l’institution qui investit le plus pour cet enjeu majeur en lui consacrant près de 18% de son budget.

Un besoin nouveau de télévision régionale en Bretagne

Dans ce monde ou l’information audiovisuelle circulante ne cesse de croître en temps réelle et sur tout supports numériques, la fonction éditoriale et la responsabilité qui en découle sont de plus en plus indispensables à la confiance des publics. La certification éditoriale permet ainsi à Fr3 Bretagne d’élargir chaque jour son influence médiatique hors écran TV.

En ce sens, la dimension régionale d’une télévision peut s’ériger comme un contrepoids à la mondialisation ou l’hyper centralisation, dans un lien de proximité qui donne à chacun des repères structurants et concrets. Un lien social et affectif, où les thématiques locales abordées, reflets de cette identité régionale, sont porteuse de sens, face au global.

C’est dans ce contexte, et dans l’approche éthique rappelée ci-dessus que France 3 Bretagne répond positivement à la sollicitation du Conseil Régional de Bretagne d’étudier la faisabilité d’éditer un canal de plein exercice de type Via Stella.

La démarche s’inscrit dans le cadre d’un droit à l’expérimentation souhaité par la Région Bretagne dans la dynamique de l’acte 3 de la décentralisation.

A ce stade de la réflexion, France 3 Bretagne ne propose pas de grille de programmation définitive mais en fixe les enjeux et les principes.

Le développement se ferait dans le cadre d’une convention passée avec la collectivité territoriale dans laquelle France 3 Bretagne s’engagerait à développer une offre nouvelle complémentaire.

Cette grille laisserait place à des productions des chaînes locales de Bretagne, dans une articulation éditoriale à définir ensemble. Il convient de rappeler ici que la diffusion régionale de programmes locaux ne peut constituer en soi une lecture du fait régional mais un complément.

De même la majeure partie des programmes nouveaux devraient être développés avec le concours de sociétés de production et de talents régionaux, répondant en cela au souhait stratégique de développer la filière régionale et en tenant compte de la maîtrise de l’emploi qui s’impose à France Télévisions.

Ligne éditoriale et grilles de programmes


Dans sa démarche éditoriale, la chaîne régionale porté par France 3 permettrait d’assurer la promotion territoriale de la Bretagne dans toutes ses dimensions (social, politique, culturelle, linguistique), en s’adressant à tous les publics dans une démarche populaire de qualité.

La proximité, c’est aussi l’échelle où le téléspectateur peut être le propre acteur de son environnement. Une télévision régionale se doit donc de traiter de tous les aspects de l’environnement du téléspectateur : vie quotidienne, économique, culturelle, associative, éducative,sportive… et lui laisser une place centrale.

L’information

En Bretagne, plus qu’ailleurs, les habitants du territoire ont depuis longtemps exprimé leur demande d’un accès privilégié et diversifié à l’information, au débat citoyen. L’information doit donc être le premier axe de développement de la future télévision régionale, avec une aire de couverture correspondant au polycentrisme maillé des bassins de vie régionaux : un réseau équilibré de villes moyennes et deux grandes métropoles, qui disposent par ailleurs de leurs propres télévisions globales.

L’un des axes de développement de l’information dans le projet pourrait donc être un grand talk show quotidien d’information régionale, laissant la place au débat démocratique et au décryptage des enjeux régionaux, qui deviendrait un rendez vous phare, label de la chaîne régionale.

Une fois par mois, une grande soirée événementielle pourrait réunir les grands acteurs régionaux autour d’une thématique forte, de manière, là encore, à animer le débat démocratique et offrir toute les clés de compréhension au téléspectateur pour se situer dans son environnement.

Grille de programmes

Ainsi, sur la base des priorités définies par la région Bretagne, des axes forts pourront être fixés sur le plan éditorial comme l’éducation et la jeunesse, la valorisation de l’apprentissage et la formation professionnelle, l’accompagnement économique et le développement du territoire, la culture et le développement de langue bretonne.

Sans figer la réflexion, il semble nécessaire de créer un magazine culturel hebdomadaire qui puisse être la vitrine de al création régionale dans toutes les disciplines artistiques, magazine qui pourrait d’ailleurs laisser la place indifféremment, en fonction des invités, à leur expression en langues régionales et en français.

Dans le domaine linguistique, il conviendra d’en fixer l’étiage de production et de diffusion en volume, en genre, en finalité. Face aux difficultés socio-économiques, et tout particulièrement au chômage, il semble indispensable de proposer un rendez vous régulier qui mette en valeur les offres d’emplois et les formations qualifiantes notamment dans les secteurs qui peinent à recruter.

Par ailleurs, une télévision régionale se doit de proposer des évènements en direct qui se déroulent sur son territoire, et à ce titre, la mutualisation des moyens de production entre France 3 et les télévisions locales permettrait d’élargir considérablement le champs des possibles en termes de captation d’évènements  de spectacles, ou de rencontre sportives, sans oublier le recours aux entreprises de prestations audiovisuelles

Enfin, lorsqu’on évoque la grille de programmes d’une future télévision régionale, il conviendrait plutôt d’employer le vocable « les grilles de programmes ». En effet, au delà du flux linéaire assuré par la diffusion hertzienne, satellite ou via les FAI (ADSL, fibre), l’ensemble de la grille de programme de la future télévision régionale doit pouvoir se retrouver dans une offre délinéarisée sur l’ensemble des supports existants.

A Titre d’exemple, sur des évènements nous pouvons envisager la diffusion simultanée de flux avec un canal en français et un autre en Breton, articulés ou non entre diffusion TNT et/ou internet.

Par ailleurs concevoir une chaîne régionale actuelle, ne peut s’envisager sans recourir à l’interaction avec les réseaux sociaux. Dont les acteurs sont eux-mêmes contributeurs et peuvent influer sur les offres éditoriales.

Développement sur les autres supports

A l’heure de la convergence numérique, il serait inconcevable de porter un projet de télévision régionales en le limitant à la seule diffusion hertzienne. En effet, les évolutions technologiques récentes (connectivité, très haut débit, portabilité, etc) ont entraîné une véritable révolution des usages du téléspectateur, pour lequel le flux linéaire de la télévision se complète désormais d’une multiplicité de services via l’ensemble des supports numériques. Citons l’exemple de Brezhoweb, chaîne de télévision privée sur internet 100% en langue bretonne qui développe de nombreux programmes en langue bretonne pour tous les Bretons (Dessins animés, films, séries pour jeunes parents comme Toutouig).

Quelques chiffres clés (source Metamedia)

– La vidéo représente déjà 90% du trafic internet en france

– On compte aujourd’hui 6.4 millions d’utilisateurs de l’IPTV en France. Ils seront près de 10 millions en 2015.

– Temps de consommation par foyer : 3h34. 17 millions de vidéos à la demande (VOD) consommées par mois en 2010

Dans cette univers délinéarisé, il est donc primordial qu’une future chaîne régionale puisse également se décliner de manière non linéaire et enrichie, par le biais d’une plateforme numérique agglomérant l’ensemble des contenus produits par les acteurs de la filière audiovisuelle bretonne, et accessible depuis tous les écrans connectés.

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