La tradition veut que les nouveaux ministres de l’Education nationale à peine installés engagent des « réformes » censées résoudre les problèmes d’un système en difficulté et peu performant, comme le montrent toutes les analyses internationales. Vincent Peillon n’a pas failli à cette règle, avec même une précipitation dans les annonces inquiétante pour une personne censée prendre en mains une entreprise aussi tentaculaire.

La première mesure a été quantitative : le recrutement de dizaines de milliers de professeurs nouveaux suivi de l’arrivée de contrats d’avenir. On aimerait en connaître la logique, car de la même façon que le précédent gouvernement supprimait des postes celui-ci en rajoute. Évidemment, cela n’a de sens que si cela se place dans le cadre d’une réforme globale, augmenter, ou diminuer, le nombre d’enseignants n’a aucun intérêt en soi s’il s’agit de ne rien changer.

Par ailleurs, les mesures sont d’une sidérante pauvreté : le retour des cours le mercredi matin dans le primaire a été fait sans réelle consultation et sur la seule analyse de prétendus experts dont les avis, chèrement rétribués, n’ont jamais permis d’enrayer la dégradation régulière du système éducatif depuis des années. Après les leçons de morale de son prédécesseur, Vincent Peillon veut mettre en place des leçons de laïcité dont le côté réactionnaire est tout aussi pénible et ridicule. Il s’agit aussi de recréer  un semblant d’ IUFM, pourtant totalement rejetés par les stagiaires tant leur côté caporaliste était étouffant. Enfin, le ministre veut revenir de façon générale à la scolarisation à 2 ans, en mettant en avant l’assimilation des enfants étrangers ; tout un programme quant on sait que l’éradication de la langue bretonne a été largement permise par l’école maternelle.

Au total, des mesures extrêmement coûteuses et largement inopérantes, au point de faire douter de la simple intelligence de leurs auteurs quand on connaît les problèmes budgétaires actuels : augmenter une fiscalité déjà délirante pour cela est consternant. Pourtant des réformes structurelles sont indispensables pour stopper le décrochage sans fin du système éducatif hexagonal dont la médiocrité au niveau européen est une réalité désormais ancienne. Un vent de liberté s’impose, d’abord en mettant fin au carcan national qui impose une uniformité maladive alors même que sur le territoire les situations sont très différentes. La liberté aussi au niveau pédagogique, avec enfin la possibilité de sortir véritablement d’un cadre-classe étouffant et de faire des parents de véritables partenaires du système éducatif. On sait malheureusement que certains syndicats bloquent toute réforme avec un conservatisme pesant, quand ce n’est pas une vision réactionnaire comme le syndicat FO tenu par les Lambertistes.

Pour le Parti Breton, l’enseignement doit être une affaire de territoire et de proximité, il est nécessaire d’en finir avec ce monstre ingérable et irréformable qu’est l’Education nationale. Dans ce sens, une gestion bretonne de l’enseignement avec un recrutement en Bretagne d’enseignants appartenant à un corps unique apparaissent indispensables. Vincent Peillon ne doit pas ignorer la nécessité de réformes de fond, la pauvreté de sa politique montre soit l’incapacité des socialistes à changer quoi que ce soit, sinon la volonté de garder un système pour lequel compte seulement la réussite d’une minorité, empruntant les filières réservées aux élites, qui est destinée à intégrer l’oligarchie parisienne qui accapare les pouvoirs.

Gérard Guillemot

Secrétaire Général du Parti Breton

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