Ce mardi 17 novembre était diffusé sur France 5, un documentaire intitulé « Bretagne : une terre sacrifiée ». Si le début du reportage aborde la question des algues vertes et traite rapidement de l’évolution des pratiques agricoles, le reste du film sombre vite dans l’agribashing et le sensationnalisme en alignant des faits divers sans aucun lien et en diluant le sujet. Le choix d’une carte de Bretagne amputée finit de clore la liste des incohérences.

 

L’écologie est au cœur du projet politique du Parti Breton depuis sa création. C’est un enjeu majeur qui ne peut pas nous permettre de tomber dans le dogmatisme. Nous défendons une écologie pragmatique privilégiant la transition plutôt que la fracture. Pour cela, il est indispensable que la Région Bretagne puisse assurer la gestion directe de la politique agricole. L’action doit être bidirectionnelle. Tout d’abord, en accompagnant les acteurs agricoles vers un modèle économiquement plus intéressant et plus respectueux de l’environnement. Deuxièmement, en développant un Plan pour que la Bretagne devienne leader en production et transformation de biens alimentaires de grande qualité (bio, produit labellisés…).

 

Le Parti Breton profite de l’actualité pour dénoncer la pression exercée sur le monde agricole en dépit des efforts consentis pour diminuer l’impact environnemental. La transformation et les résultats sont déjà visibles dans de nombreuses exploitations. Pourtant, l’agribashing est devenu le quotidien dans nos campagnes, un poids psychologique supplémentaire sur un secteur déjà durement touché par le suicide.

 

Le sujet est complexe et impose de prendre de la distance avec ce genre de documentaire jouant sur l’émotion du spectateur. C’est une évidence, le modèle agricole breton doit continuer d’évoluer et trouver toujours plus de solutions pour réparer et ne plus reproduire les erreurs passées. Quel breton pourrait accepter de voir sa terre malade sans réagir ? La recherche et l’innovation agricole offrent des premières réponses. Il est nécessaire de continuer à investir dans cette branche mais ce n’est pas suffisant. Il est impératif d’identifier toutes les causes de cette situation.

 

Certes, les dérives passées et présentes de certains groupes agro-alimentaires sont intolérables et inexcusables mais le vrai coupable, s’il y en a un, c’est bien l’Etat Français ! Cet Etat Français qui a déclenché, dès le XIXe, l’agonie économique de la Bretagne en signant l’arrêt de mort de l’industrie textile bretonne et en supprimant ce qu’il restait d’autonomie de décision. Cet Etat qui a choisi de faire de la Bretagne son grenier en favorisant toutes les politiques encourageant le modèle productiviste et qui, à travers ses préfets et certains de ses élus, a fait preuve de défaillance de contrôle et de complicité vis-à-vis des pollueurs.

 

Ne l’oublions pas ! Il est nécessaire d’en avoir conscience pour comprendre pourquoi les bretons se retrouvent, aujourd’hui, avec leur terre sacrifiée.

 

Joannic Martin

Porte-Parole du Parti Breton

CategoryActualités

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