Crise politique en Nouvelle-Calédonie : La démocratie à géométrie variable de l’État français

Le Parti Breton souligne l’incohérence de l’État français en matière de démocratie et de respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cette question est particulièrement sensible en Nouvelle-Calédonie, en Bretagne et dans d’autres pays où les aspirations légitimes des peuples sont systématiquement ignorées ou manipulées.

L’Etat français affiche une vision de la démocratie qui varie en fonction de ses intérêts politiques et économiques. En Nouvelle-Calédonie, le débat sur le dégel du corps électoral illustre parfaitement cette tendance. Le gouvernement français a élargi l’assise électorale en intégrant de nouveaux votants, une manœuvre perçue comme une tentative de diluer le vote indépendantiste.
Cette manipulation électorale va à l’encontre des principes démocratiques et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pourtant inscrits dans les textes fondateurs de la République française.

La démocratie, dans sa forme la plus pure, repose sur le respect des droits fondamentaux et des libertés individuelles. Cependant, au sein de l’État français, cette démocratie se transforme souvent en une dictature de la majorité, où les droits des minorités et des nations sont sacrifiés sur l’autel mythique de l’unité nationale. Les droits humains, censés être des garde-fous contre les dérives démocratiques, sont trop souvent relégués au second plan. En Bretagne, les aspirations à plus d’autonomie politique et à l’unification du pays sont systématiquement étouffées par l’État centralisateur et son arsenal bureaucratique, peu enclin à reconnaître les droits bretons.

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un principe fondamental du droit international, reconnu par la Charte des Nations Unies. Pourtant, dans l’Etat Français, ce droit est appliqué de manière sélective. En Nouvelle-Calédonie, les manœuvres politiques pour influencer les résultats des référendums d’indépendance sont un exemple flagrant de cette incohérence. De même, en Bretagne, les demandes pour une reconnaissance culturelle et politique plus forte sont ignorées ou minimisées.

II existe pourtant des solutions pour répondre aux aspirations légitimes des peuples de l’Hexagone. Une approche basée sur la création de structures politiques autonomes pourrait non seulement résoudre les tensions actuelles mais également servir de modèle pour d’autres régions du monde. L’Etat Français doit amorcer son processus Fédéral et laisser derrière son modèle jacobin, un modèle centralisateur qui fait tâche vis-à-vis des grandes démocraties du monde et qui démontre encore aujourd’hui ses limites.

Nous proposons d’établir des parlements régionaux avec des pouvoirs législatifs étendus, couvrant des domaines essentiels comme l’éducation, la culture, l’économie et la gestion des ressources naturelles. Ces parlements seraient en mesure d’adopter des lois locales adaptées aux réalités régionales.

De plus, nous recommandons d’accorder un même statut particulier à la Nouvelle-Calédonie, à la Bretagne et aux autres pays et régions historiques, reconnaissant leur spécificité tout en assurant une certaine inclusion dans la République française. Permettre une autonomie fiscale aux régions, leur donnant le contrôle sur une part significative de leurs recettes fiscales, garantirait un financement adéquat pour les projets locaux et renforcerait leur indépendance économique.

Adopter de telles mesures représenterait un acte de grandeur et de modernité, plutôt que de chercher à assimiler les différences. En offrant une autonomie accrue à la Nouvelle-Calédonie, à la Bretagne et aux autres régions, l’Etat Français démontrerait son engagement réel envers les principes démocratiques et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Mais il est vrai qu’en France, les droits humains sont d’abord une déclaration avant d’être des actes.

Gildas Perrot,
Vice-Président.

Maël Egron,
Porte Parole.

 

CategoryActualités

Le Parti Breton, pour une Bretagne émancipée, écologique, solidaire et entreprenante.

Nous suivre sur :