Les déclarations récentes de la ministre de la Mer, Annick Girardin, ont déclenché à juste titre la colère de nos pêcheurs. Les corrections apportées par le Président Macron, ne suffiront sans doute pas à l’éteindre. L’inquiétude demeure, et selon le Parti Breton, elle est largement justifiée.

Conséquence du Brexit, la crise des licences n’aurait pas dû survenir puisque des négociations avaient abouti à des accords qui devaient permettre à nos pêcheurs de poursuivre leurs activités. L’incapacité de l’Union Européenne à les faire appliquer a de quoi inquiéter parce qu’elle met en lumière son insignifiance politique et son impuissance et, conséquemment, parce qu’elle nourrit et justifie le sentiment anti-européen.

Les Bretons ont besoin d’une Europe politiquement forte qui défende ses intérêts. Elle doit donc y être représentée. Les Bretons ont besoin d’une France qui s’épaule sur ses régions pour défendre son économie. L’Etat ne s’appuie pas sur la Bretagne, ne veut pas le faire, prétend régler tout seul depuis Paris et échoue continuellement.

La région Bretagne administrative a une timidité maladive envers l’état, un manque de pugnacité sur un problème qui la concernait au premier chef, l’absence de contact direct et de recherche de coopérations avec les territoires concernés (Normandie, nord France, Jersey, Guernesey).
Les Bretons doivent pouvoir intervenir en tant que tels dans la gestion de ces crises. Ils ont donc besoin d’une Bretagne autonome. Le Parti Breton a pour vocation que ces deux conditions se concrétisent, elles sont les deux conditions minimales pour que la pêche bretonne ait un avenir. Encore faut-il que les Bretons en soient conscients.

Le Parti Breton est membre du collectif Bretagne Majeur et la dernière réunion a été l’occasion de faire un point sur ce sujet.

Voici nos constats :
Cette situation était largement prévisible quand on connait le réalisme habituel des Britanniques face à tout traité. Fallait-il attendre que seul l’État français intervienne dans le débat, avec son traditionnel immobilisme et son désintérêt pour les choses de la mer ? Car la région Bretagne était, dès le début des négociations, directement interpellée tant dans ses limites de voisinage que dans la défense de ses intérêts. Une réponse ferme et anticipée aurait dû se manifester.

Nos représentants ne l’ont pas eue, s’étonnant apparemment ou naïvement de la tournure des événements.

– Cela met en cause l’absence évidente d’autonomie de la Région, y compris sur ce domaine régalien la concernant pourtant directement : ses eaux bordières. Elle apparait, dans cette affaire, totalement soumises aux seules décisions de Paris et, plus loin, de l’Union. Réel problème !

– Cela met en cause l’irréalisme politique de notre Président de Région, toujours en situation attentiste, se réfugiant derrière l’action de l’État. Comment se fait-il qu’il n’ait à aucun moment défendu ces accords du Traité de Granville, émanant directement des acteurs concernés, dans le cadre d’une vision responsable de la gestion des pêches sur ce secteur ?

– Cela souligne le faible intérêt porté par nos responsables régionaux à l’égard des pêches bretonnes, secteur considéré sans doute comme secondaire pour l’économie générale de la région face au développement des activités touristiques littorales. La pêche semble déranger alors qu’elle constitue pourtant un secteur vital à notre vie économique et celle de nos sociétés littorales, à l’image dont jouit la Bretagne à l’extérieur et à l’avenir de la cohésion régionale.

Cet abandon en rase campagne est, tout simplement, intolérable ! Signifie-t-il, de la part de nos représentants, l’absence d’ambitions réelles pour la Bretagne ? Triste spectacle !

Michel Le Ferran

Pour la Fédération du Morbihan

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