La liste Bretagne Responsable salue l’adoption de la loi sur la protection des langues régionales par le Parlement. Cependant, nos langues restent dans une situation très préoccupante. Nous appelons maintenant, à la mise en place urgente d’une véritable politique linguistique transversale de la part d’une Région dotées de pouvoirs forts.

La proposition de loi sur la « protection patrimoniale et promotion des langues régionales » a été adoptée ce jeudi 8 avril par le Parlement français. La liste « Bretagne Responsable » soutenue par le Parti Breton salue les parlementaires qui ont élaborés et votés cette loi, ainsi que l’ensemble des associations et des acteurs qui se mobilisent depuis toutes ces années.

 

Un désaveu historique pour le pouvoir parisien

Après la loi Blanquer sur les lycées qui attaquait les langues régionales, le gouvernement avait demandé de voter contre la proposition de loi Molac. Mais pour la première fois depuis 70 ans (et après une cinquantaine de propositions de loi rejetées !), les parlementaires ont désobéi au gouvernement. En ce sens, c’est historique.

Nous notons d’ailleurs que les débats parlementaires ont correspondu au clivage Paris/Régions, pas au clivage gauche/droite.

Une loi défensive

Petit à petit émerge donc enfin en France un cadre juridique pour des langues toutes en situation de danger et de faiblesse. Ainsi par exemple, les Bretons ont désormais le droit d’utiliser le ñ, le principe de l’immersion n’est plus interdit dans les écoles publiques, certaines mairies ne pourront plus s’abstenir impunément de payer le forfait scolaire aux écoles Diwan, et les tribunaux ne pourront plus remettre en cause la signalétique bilingue.

Ces mesures vont dans le bon sens ! Pourtant, elles ne permettent que d’atteindre une forme de normalité finalement (*), comme c’est le cas depuis longtemps dans d’autres démocraties du monde…

Que d’énergie déployée et de temps consacré à obtenir ce qui existe déjà partout en Europe !

 

Une situation très préoccupante

Le combat continue pour sauver le breton et le gallo. Malgré la mobilisation des acteurs, la situation reste très préoccupante. Ainsi nous sommes encore très loin de répondre à la demande sociale : 33% des parents d’élèves déclarent spontanément vouloir un enseignement en breton pour leur enfant, et seul 0.02% en bénéficie ! La moyenne d’âge des brittophones continue d’augmenter, elle était de 70 ans en 2018 (**).

Pour une politique linguistique offensive

Pour la liste « Bretagne Responsable » soutenue par le Parti Breton, la volonté politique des élus régionaux est insuffisante. Elus au Conseil Régional, les candidats de « Bretagne Responsable » se battront pour mettre en place une véritable politique linguistique en Bretagne.  Pour cela, elle devra s’octroyer les moyens nécessaires :

  • Un statut officiel du breton et du gallo, seul garant d’un cadre juridique solide
  • Le pouvoir de légiférer pour la Région Bretagne
  • La mise en place d’une politique linguistique transversale dans tous les domaines de compétences de la Région (non seulement l’enseignement général et la culture mais également le milieu professionnel au sens large, les transports, les médias…)
  • Des objectifs atteignables et réalistes dans l’enseignement : une offre d’enseignement en breton pour un tiers des élèves, la continuité du cursus scolaire face aux pertes d’élèves massives, la formation et le recrutement des enseignants
  • L’augmentation significative des moyens alloués à l’Office Public de la Langue Bretonne afin d’atteindre, là aussi, les standards européens.

 

 

 

Pour la liste « Bretagne Responsable »,

Mathieu Guihard, tête de liste Ille-et-Vilaine,

Président du Parti Breton

 

 

 

(*)« On a changé la loi pour qu’on ne puisse plus s’opposer aux langues régionales » a déclaré Paul Molac, France Inter, 9/04/21

(**) sondage TMO Régions 2018.

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