Les organisations politiques, syndicales, associatives ci-dessous, conscientes de la dureté de la crise économique et sociale et de ses conséquences pour la population bretonne, tiennent à réaffirmer solennellement et vigoureusement l’urgence de réformes structurelles en Bretagne.

Réformes sur lesquelles le gouvernement a toute latitude aujourd’hui pour agir vite en apportant, sans attendre, des réponses positives et concrètes.

Soucieuses d’agir collectivement dans l’intérêt de la Bretagne et de sa population, les organisations signataires ont élaboré une plate-forme en quatre points dont la mise en œuvre est de nature à redonner plus de sens à la démocratie, à libérer les énergies et à mieux armer la Bretagne pour appréhender l’avenir.

Elles invitent, à l’exception de l’extrême-droite, les élus, les organisations politiques, associatives, économiques, syndicales, culturelles… et l’ensemble des forces vives de Bretagne à s’emparer de cette plateforme commune, à la promouvoir et à se mobiliser pour exiger du gouvernement des réponses positives dans les semaines et les mois qui viennent.

Des élus bretons, dont plusieurs députés et sénateurs, se sont mobilisés ces dernières semaines, en faveur du processus de réunification de la Bretagne ou de la ratification de la Charte européenne des langues minoritaires. Le Conseil régional de Bretagne administrative propose une contribution au débat sur la décentralisation. De toute évidence, ce n’est pas suffisant, il faut amplifier le mouvement.

 

En conséquence, les organisations signataires appellent les Bretonnes et les Bretons à agir pour obtenir la satisfaction de ces revendications fondamentales préconisées, pour certaines, par l’Europe.

Les organisations signataires demandent instamment au président de la République, François Hollande, au gouvernement et aux élus bretons :

– De ratifier la Charte européenne des langues minoritaires, comme l’avait promis le président de la République, François Hollande, dans son engagement de campagne n° 56 et de faire voter une loi cadre donnant enfin un statut et une existence légale aux langues régionales, car ces mesures urgentes sont indispensables à la sauvegarde du breton et du gallo. L’Etat doit laisser toute latitude à la Bretagne pour assurer l’avenir de ses langues en assurant un statut de co-officialité à ces dernières sur l’ensemble du territoire breton.

– De prendre sans attendre les dispositions nécessaires permettant la réunification de la Bretagne. D’engager dans ce cadre nouveau, la création d’une collectivité unique, fusion des départements et de la région. Ce qui est possible en Alsace devrait l’être aussi en Bretagne !

– De permettre et de soutenir la création en Bretagne d’une télévision publique bilingue de plein exercice, sur l’exemple de Via Stella en Corse, s’appuyant sur le potentiel technique et humain existant, émettant sur les cinq départements bretons et proposant au minimum 30 heures de breton par semaine et prenant en compte le gallo . Ce nouveau pôle-média doit aussi intégrer une radio publique, émettant en français, breton et gallo, sur l’ensemble de la Bretagne.

– De donner à la Bretagne, dans le cadre de la future loi de décentralisation, un statut particulier dotant l’institution bretonne d’une assemblée disposant – à l’instar des « grandes régions » européennes (Ecosse, Pays de Galles, Catalogne… qui possèdent un véritable Parlement doté de pouvoirs importants) – de nouvelles compétences, d’un pouvoir législatif et réglementaire ainsi qu’un droit à l’expérimentation dans des domaines différents allant de l’eau, la culture… à la politique linguistique… Ces nouvelles compétences doivent s’accompagner d’un budget et d’une fiscalité adaptés afin de répondre aux défis économiques, sociaux, environnementaux et culturels des années à venir. Si des statuts particuliers sont possibles pour les grandes métropoles de Paris, Lyon et Marseille pourquoi pas pour la Bretagne ?

Les organisations signataires s’engagent à promouvoir de la façon la plus large possible ces revendications auprès des Bretonnes et des Bretons, de leurs représentants et appellent au rassemblement des forces vives de Bretagne : économiques, culturelles, sociales, politiques, syndicales, institutionnelles… pour porter ces revendications et pour faire que l’Etat respecte enfin nos droits démocratiques fondamentaux.

Les premiers signataires :

Ai’ta ! ; EELV (Europe Ecologie les Verts) ; La gauche indépendantiste (Breizhistance – I.S.) ; Kevre Breizh ; MBP (Mouvement Bretagne et Progrès) ; Parti Breton ; UDB (Union Démocratique Bretonne) ; 44 = BZH ; Bretagne Réunie

La signature d’un texte commun par différentes organisations bretonnes, notamment politiques, pour demander au gouvernement français des avancées significatives dans différents domaines est un évènement d’importance. Le Parti Breton a toujours souhaité qu’un accord soit trouvé en Bretagne pour porter certaines revendications essentielles qui dépassent les clivages politiques habituels, c’est donc avec pragmatisme et esprit d’ouverture qu’il a participé aux différentes discussions qui ont abouti à l’élaboration du texte signé par les différentes organisations.

Dans un contexte très difficile, marqué par de grandes inquiétudes sociales et des interrogations sur le modèle politique français, la capacité des organisations bretonnes à se réunir pour affirmer ensemble certains grands principes et poser quelques demandes fondamentales est un motif d’espoir. Cela  pour tous ceux qui dans le mouvement breton souhaitent depuis longtemps cette unité et aussi pour l’ensemble des Bretons qui peuvent voir qu’il existe une autre voie pour assurer l’avenir de la Bretagne.

Le Parti Breton fera tout pour assurer le succès de cette initiative et permettre l’application des revendications posées. Pour cela l’appui de chacun d’entre nous est une nécessité.

Gérard Guillemot

Secrétaire général Parti Breton

 

CategoryPolitique

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