Bretons et Alsaciens constituent depuis bien longtemps deux peuples frères aux destins souvent mêlés malgré des positions géographiques qui semblent ouvrir sur des horizons bien différents, mais le Rhin n’est-il pas la plus belle ouverture sur la mer ? Aussi la Bretagne s’est-elle toujours souciée des évènements en Alsace et suit actuellement avec attention la campagne en vue de la consultation sur une Assemblée unique du 7 avril. Cela d’autant plus que monte un très fort sentiment d’incompréhension face aux différents renoncements du gouvernement Ayrault et à la médiocrité du projet de la phase 3 de décentralisation.
Nos deux territoires sont confrontés à des problématiques identiques : une identité forte basée sur des langues pourtant affaiblies et même en danger, une situation périphérique par rapport au centre de décision unique de l’hexagone, des évolutions économiques inquiétantes. Le Parti Breton et Unser Land partagent une même analyse face à nos difficultés communes : la concentration des pouvoirs à Paris, des structures administratives rigides et dépensières, un Etat omniprésent mais souvent impuissant qui en arrive à affaiblir l’économie. Cela nécessite de véritables réformes de structures, aussi c’est avec grand plaisir que nombre de Bretons ont vu le courage de la majorité des femmes et des hommes politiques d’Alsace qui ont décidé de faire évoluer les choses en prenant l’initiative d’une véritable réforme structurelle.
Bien sûr ce pas en avant vers une Alsace unie et mieux armée pour répondre aux défis de notre temps rencontre des oppositions, cette même coalition des extrêmes, rejointe par quelques opportunistes, qui s’est toujours retrouvée pour défendre une vision fermée, autoritaire de la vie publique.
L’Alsace et la Bretagne partagent bien des valeurs : terres de tradition, elles ont aussi en commun la modération politique et le sens du travail et de l’effort. Confiantes en elles et en leur destin elles ont toujours fait preuve d’ouverture, comme le montre leurs votes communs lors des différents référendums européens, et savent que c’est d’abord en elles qu’elles devront trouver les forces pour traverser les difficultés actuelles. La Bretagne regarde l’Alsace et pense que par son vote du 7 avril elle peut ouvrir de nouveaux horizons et montrer que oui quelque chose peut changer.
Gérard Guillemot
Secrétaire général Parti Breton