Une nouvelle loi sur l’enseignement supérieur impose aux universités d’Etat françaises de se regrouper pour, dit-on, acquérir une visibilité internationale. Devraient être ainsi créées des communautés d’universités et d’établissements.

Pour le Parti Breton, les universités ne doivent pas se regrouper de manière artificielle. Ce n’est pas la constitution d’usines à gaz universitaires qui va améliorer le lamentable classement des Universités bretonnes. Il semble qu’en France, la solution aux problèmes de l’enseignement supérieur d’Etat ainsi qu’à nombre de problèmes comme la recherche d’Etat soit de  regrouper des ensembles à dimension humaine en des conglomérats ingérables. De ce fait, l’Université française ne souffre guère la comparaison avec l’Université anglo-saxonne qui privilégie des institutions spécialisées et des équipes d’enseignement et de recherche de petite taille.

 Ces conglomérats sont d’autant plus ingérables que les gens chargés de leur gestion n’ont pas les compétences gestionnaires, c’est-à-dire les compétences économiques, financières, juridiques, sociales pour diriger une entreprise qui emploie plusieurs centaines de personnes et qui reçoit plusieurs milliers d’usagers par an. Ces personnes, ce sont des enseignants qui, forts d’une aura plus souvent politique que scientifique, mais guère gestionnaire, se voient chargés du jour au lendemain de présider aux destinées de cette entreprise.

Comme par hasard, le conglomérat qui aurait la préférence des universités « Ouestiennes » est un conglomérat inter-régional plaqué sur les divisions administratives  « Bretagne »-Pays de la Loire regroupant pas moins de 7 universités. Il s’agit des universités d’Angers, du Mans, de Nantes, de Rennes 1 et Rennes 2 et de Bretagne sud. Seule l’université de Bretagne Occidentale a exprimé un certain nombre de réserves à l’endroit de ce projet. 

Ces universités ont la chance actuellement d’être à taille humaine et d’avoir une majorité d’enseignants résidents. Ce qui ne les empêche pas de collaborer. Mais la massification envisagée se traduira par une multiplication des enseignants non-résidents, des TGV-profs, du fait de la multiplication des pseudo-collaborations. Pour deux d’entre elles, Le Mans et Angers, la proximité de Paris n’incitera pas beaucoup leurs enseignants à se rendre à Lorient ou Brest. D’ailleurs, un nombre non négligeable d’enseignants manceaux et angevins résident aujourd’hui à Paris!

Le Parti Breton considère que la seule structure viable, s’il en est besoin, devrait se réduire, dans le cadre de la Bretagne réunifiée, aux universités bretonnes de Nantes à Brest en passant par Rennes et Lorient et n’être qu’une simple structure de coordination comme celle de l’Université du Québec. Quant à la visibilité internationale, elle viendra plutôt des collaborations avec des universités étrangères de qualité plutôt qu’avec ces piètres universités françaises.

Yves-François Le Coadic

Membre du Conseil national Parti Breton

 

CategoryEnseignement

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