Sur un marché mondialisé ultralibérale, nous n’avons pas d’avenir. Sur le marché européen, nous avons perdu notre compétitivité car « notre » état ponctionne 57% du PIB  alors que le reste de l’UE est à 45% ! La pression fiscale cumulée sur plusieurs années nous a fait perdre 30% de compétitivité prix ; il faut rajouter le dumping social, les lourdeurs administratives, la répartition injuste de la PACles charges sociales qui assèchent les reliquats de revenus …

Il faut  dire aussi  que nos agriculteurs ont  une part de responsabilité: cela fait des années qu’on s’attendait à la disparition des quotas et que cela allait se traduire par une chute conséquente des prix du lait et que pour y faire face, il fallait impérativement revoir les systèmes de productions afin de diminuer les coûts alimentaires. Beaucoup d’agriculteurs ne prennent plus le temps de réfléchir car ils sont trop pris par leur travail; cependant les chambres d’agriculture, les syndicats, les coopératives, les groupements de producteurs…auraient du tirer le signal d’alarme mais rien n’a été fait ! Nous sommes dans une structure lobotomisée et on compte sur les autres pour réfléchir et décider à notre place !

 » Manger français » est devenu le slogan imposé de la Fnsea et nos éleveurs entonnent de chœur ce refrain sans se rendre compte que c’est entre autre la France qui les a mis dans la M…! Cela me fait penser au syndrome de Stockholm où la victime prend fait et cause pour son assassin !!! c’est désolant, oui je suis solidaire de nos paysans mais pas au prix de ces cocoricos franchouillards…ils ne se rendent même pas compte que c’est leur labeur qui permet à 60% des français de bouffer à pas cher en créant chez nous des problèmes économiques sociaux et environnementaux graves !

Que faire ? Nous n’avons hélas pas toutes les cartes en main ! Le conseil, la commission et le parlement européen pensent que l’agriculture n’est pas un problème et que l’épi phénomène en Bretagne va se régulariser par la disparition des combattants !

Si on veut sortir de la crise, il nous faudrait dans l’urgence :

– affirmer que l’agriculture est une activité stratégique pour l’humanité et qu’à ce titre elle doit être protégée !

 

– suspendre les charges sociales (48% du résultat) le temps nécessaire

 

– sortir les conseillers agricoles de leur bureau pour les envoyer en mission commandée auprès des agriculteurs afin qu’ils changent leur système de production (aller vers les systèmes herbagers et l’autonomie protéique en diminuant fortement la part du maïs dans l’affouragement)

 

– diminuer les frais de mécanisation: moins d’ensilage, moins de travail du sol…

 

– mettre du financement régional pour accompagner cette transition

 

– favoriser l’agriculture familiale et à taille humaine

 

– promouvoir l’agro-écologie et l’agriculture bio qui améliorent les résultats économiques

 

– amener les acteurs professionnels à sortir de leur conservatisme !

 

– mettre en place un  »ministère du commerce extérieur Breton » afin de relancer nos exports et notamment en direction de la Grande Bretagne qui est plus proche de chez nous que Rungis !

 

– amener la grande distribution et les IAA à jouer le jeu ; et probablement imaginer des sanctions pour utilisations et vente de denrées exogènes

 

– communiquer auprès des consommateurs afin qu’ils deviennent enfin des consom’acteurs responsables et solidaires (Manger Breton c’est défendre nos paysans et nos emplois)     mais pour cela il nous faudrait une télé Bretonne !

Mais si ces solutions permettent (enfin) de gagner en compétitivité, il ne faudrait pas que ces gains de productivité soient aussitôt ponctionnés par l’Etat, les entreprises et les consommateurs comme cela se fait depuis des décennies ! Nos agriculteurs ont le droit de vivre décemment ! (c’est d’ailleurs le cas des producteurs qui ont anticipés les problèmes en changeant leur système de production, ceux-là ne connaissent pas la crise !)

Il faut que les Bretons prennent conscience que leur travail génère plus de 50 milliards € /an qui tombent dans les caisses d’un Etat qui ne nous laisse même plus les miettes pour vivre !!! Le servage n’avait pas existé historiquement en Bretagne mais la France vient d’y remédier !!! Cet argent nous permettrait de faire face à la crise en mettant en place notre relance économique.

Si on veut s’en sortir, il faut qu’on puisse gérer les richesses que nous avons nous même produites, nous ne pouvons plus laisser notre voisin nous faire les poches !

Oui l’indépendance est une urgence…mais nous en sommes hélas encore bien loin…à moins que d’ici là, la France ne s’effondre pour cause d’obsolescence comme ce fut le cas avec  le bloc soviétique !

Hervé Le Quéré

Membre du Conseil National du Parti Breton

Élu à Guéméné sur Scorff

Professeur d’agriculture

CategoryAgriculture

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