Les familles et les proches des personnes assassinées ou blessées par les balles aveugles des terroristes méritent respect et compassion en ces moments difficiles. Nous nous associons pleinement à leur deuil et à leur peine que rien ne pourra effacer.
Alors que le gouvernement français vient d’énoncer les mesures qu’il entend prendre pour conjurer cette menace, hélas prévisible depuis longtemps, nous ne pouvons que constater combien un état, fut il centralisé comme la France, est pris de cours face à ce nouveau péril.
La France est malheureusement partie en guerre sans en mesurer toutes les conséquences. Elle réalise aujourd’hui, un peu tard diront certains, combien ses moyens sont insuffisants et combien elle a préjugé de ses forces.
Nous soutenons fermement les initiatives prises pour abattre Daesh qui, avant d’être un danger pour les populations européennes, est chaque jour à l’origine de la mort de dizaines de civils Syriens et Irakiens qui eux aussi ne demandent qu’à vivre en paix. Mais nous considérons qu’il est temps de s’apercevoir que la réponse appropriée ne peut venir que de façon coordonnée au sein d’une coalition dans laquelle l’Europe, comme elle s’y engagée dans le traité de Lisbonne, parlera et agira d’une seule voix.
Quel exemple plus criant et douloureux des limites de l’action d’un état nation comme la France face à tous les défis du monde actuel! Demain la Cop 21 se réunira et à nouveau nous verrons que les réponses ne peuvent être apportées par un état seul. L’Europe doit se convertir au fédéralisme, seule façon pour elle de continuer à exister et peser dans le monde globalisé que nous vivons.
En Bretagne, il est temps de rappeler aussi que nous prônons une société, certes fondée sur nos valeurs, notre culture et notre identité historique, mais respectueuse des croyances de chacun et accueillante pour tous.
Le terrorisme ne doit surtout pas nous replier sur nous mêmes. La Bretagne émancipée que nous voulons ne peut se construire sans une Europe forte et elle ne peut s’imaginer sans être ouverte sur le monde comme nous le rappelle chaque jour notre géographie.