L’État qui à travers ses ministres successifs, administrations, préfets et nombre de ses élus est le concepteur (1966) de ce bébé mal formé dès la naissance, après l’avoir confié à un tuteur-exploiteur (Vinci en 2011), voudrait s’en débarrasser et le faire élever par des élus locaux serviles, avides, et quelque peu naïfs : Mr Chauty, entre autres, plusieurs fois maire et sénateur, déclarait, avec enthousiasme, en 1970, que Nantes allait devenir le Rotterdam aérien ! Quel visionnaire ! Il avait sans doute été ébloui comme tant d’autres, par les chiffres et les estimations habilement surévalués par les tenants du projet qui au fil du temps est passé du statut d’aéroport international a inter-régional puis a un simple transfert local (comme vient de le reconnaître implicitement B. Retailleau dans une diatribe supportrice –un lapsus sans doute !)

 

La réalité, est que 46 ans plus tard, 1650 ha de terres risquent d’être détruits alors que l’on nous rabat les oreilles avec les bienfaits de la COP 21, que plus d’une centaine d’emplois risquent d’être perdus alors que la priorité est parait-il l’emploi et la défense de l’agriculture.

La réalité c’est que, comme le conclue une étude du 10 septembre 2014 effectuée à la demande du préfet des Pays de Loire auprès de la direction régionale de l’environnement et de  l’aménagement, l’allongement de la piste de Nantes Atlantique est envisageable sans aucun risque et moins préjudiciable qu’un transfert (le Canard enchaîné publie le 17/02/2016 les conclusions de l’enquête). Et curieusement aucune communication n’est faite sur la procédure d’infraction de la commission européenne envers la France pour non-respect des directives ratifiées.

Un tel projet (qui présente des risques considérables en termes de financement, de rentabilité et d’impacts divers) dans un état démocratique, aurait dû faire l’objet d’études concurrentes pour estimer son opportunité, son intérêt pour le citoyen-contribuable et d’éventuelles alternatives. Et les bonnes questions auraient dû être posées au vu des retentissants échecs de projets aéroportuaires qui se terminent en fiasco comme par exemple les aéroports de Ciudad real en Espagne, de Mirabel au Quebec, de Vatry dans la Marne et tout près de Nantes, de Angers-Marcé !

La réalité c’est que l’on ne dit pas aux Nantais et habitants de Loire-Atlantique que, en cas de transfert, ils devront supporter la charge financière de 2 aéroports, l’actuel au profit d’Airbus et le nouveau au profit de Vinci !

Un référendum local en France, c’est un comble pour un Etat qui depuis toujours s’oppose, réfute et invalide toute initiative consultative populaire et pour Mr Valls qui a fustigé (de quel droit ?) l’initiative de consultation populaire catalane. Quel tour de passe-passe va-t-il réaliser pour élaborer une question, à côté du vrai problème mais efficace en termes de manipulation, et déterminer le périmètre de son référendum ?

La Loire-Atlantique où l’on sait que Nantes, qui regroupe plus de la moitié des habitants est le fief historique du projet de transfert tellement supporté par JM Ayrault ?

Les Pays de la Loire dirigés par B Retailleau autre supporteur acharné ?

La Bretagne et les Pays de Loire, la Bretagne étant co-financière (on se demande bien pourquoi puisque la Loire- Atlantique lui a été enlevée) d’un projet désormais local ?

Le grand-ouest à définir (après-tout Poitiers est aussi proche que Quimper et plus proche que Brest).

Ce énième épisode rocambolesque dans « l’affaire » Notre-Dame –des Landes illustre, hélas une fois de plus, l’imprévision et la faillite économique, intellectuelle et politique de l’Etat, de son gouvernement, de son administration, et l’irresponsabilité de nombre de nos représentants.

Jean Claude Rivallain

Membre du Conseil National du Parti Breton

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