Alors qu’Ouest-France vient d’annoncer que la modernisation des lignes TGV entre Rennes et Brest et Rennes et Quimper ne serait pas une priorité, que les fermetures d’entreprises se succèdent dans le département, que l’agriculture souffre et ne retrouve ps un second souffle… Christian Troadec, maire et conseiller général de Carhaix est intervenu ce matin lors de la réunion plénière du conseil général du Finistère pour tirer la sonnette d’alarme et réclamer la libération des énergies et des réformes structurelles. Il propose notamment de créer enfin comme il l’avait demandé dans cette même salle, il y a deux ans, c’était le 14 avril 2011, une agence de développement économique en Finistère. Voici l’essentiel de la déclaration du maire de Carhaix.

 Monsieur le Président, mes chers collègues,

Notre département est aujourd’hui à la croisée des chemins. Fort de son identité, des capacités d’innovation des femmes et des hommes qui le peuplent, de son esprit d’initiative, d’engagements et de valeurs humanistes, de solidarités qui ont toujours fait sa force, nous assistons depuis quelques temps à un sentiment inverse, comme si là où nous trouvions l’énergie de nous battre, d’imaginer, d’inventer, de croire en l’avenir, une sorte de résignation avait gagné les esprits et s’était imposée silencieusement mais surement avec son expression dramatique en politique : des citoyens se sentant délaisser, se tournent vers des thèses et des idées de rejets, qui ne sont pas les nôtres, qui ne sont pas la Bretagne.

 

Oui, le Finistère est frappé de plein fouet par la crise économique et ne cesse de perdre des emplois. Le taux de chômage a progressé de plus de 16  % en un an. Et les nouvelles récentes ne sont pas bonnes. Les diverses filières agricoles ne parviennent pas à trouver un nouveau souffle. Le coût des matières premières ne cesse d’augmenter mettant en perdition des pans entiers de notre économie.

L’agroalimentaire se débat dans des problèmes tout aussi complexes que divers, face au dumping social exercé par certains pays d’Europe centrale que par leurs difficultés à moderniser les outils de travail pour les rendre plus compétitifs. Le tourisme perd des parts de marchés. Les réservations ne sont pas bonnes. Le commerce souffre de la diminution, pour la première fois depuis près de 50 ans, du pouvoir d’achat des ménages.

 L’artisanat, ne trouve pas de dispositifs spécifiques ou même de commande publique, elle aussi en baisse de 20 %, pour relancer l’activité.

Partout, nous entendons la même chose. Que les normes administratives sont trop draconiennes et de surcroit appliquées par trop de zèle et sans discernement par l’administration, que les banques ne jouent plus le jeu, leur prise de risque étant devenue quasi nulle, éteignant ainsi l’esprit d’initiative, et par conséquent la création de richesses et l’emploi.

Car pour parvenir à inverser la tendance, réoxigéner l’économie, redonner la confiance aux investisseurs, il nous faut lancer de profondes et indispensables réformes. Et toutes les boites à outils sont les bienvenues. Le dispositif «emplois d’avenir » y participe et permet non seulement de sortir du chômage des personnes peu qualifiées mais il a aussi pour avantage de ne pas représenter un coût important pour la collectivité.

Pour les entreprises, le crédit d’impôt, dans le cadre du pacte de compétitivité, offre aussi de nouvelles perspectives, mais le nombre de contrats est là aussi bien en dessous des objectifs fixés.

On le constate, ces mesures ne sont pas suffisantes. Il faut à tout prix libérer les énergies si nous ne voulons pas assister à un décrochage du Finistère.

Et c’est là que le bât blesse Monsieur le Président. Nous avons à portée de main des leviers pour relancer l’économie et l’emploi et au lieu de cela nous dansons la gavotte…  En un mot, nous tournons en rond.

Premièrement, il faut une réelle et vraie décentralisation dotant la Bretagne d’un statut particulier et de nouveaux droits.

Nous ne disons pas que toutes les Régions doivent s’organiser de la même façon. Chacune a ses spécificités. Mais qu’on laisse à celles qui le souhaitent la possibilité d’inventer, ‘innover, d’expérimenter.

– Disposer de la gestion directe des fonds européens comme l’Alsace,

– Régionaliser les aides de la Politique agricole commune pour diriger les financements vers les filières qui en ont vraiment besoin, le lait, le porc, la volaille, et non pas enrichir un peu plus les céréaliers de la Beauce,

 – Arrêter avec la toute puissance d’une administration centrale et parisienne qui n’est que source de blocage et de frein au développement de l’emploi. Beaucoup de dossiers devraient se traiter au cas par cas. Il n’est pas rare, ici et là, de voir des entreprises fermer, tout particulièrement dans l’agriculture, le tourisme et l’artisanat, et cela sans faire de bruits, pour incapacités financières à se mettre aux normes et toute la filière en aval en souffrir. Et ce sont les emplois qui y étaient liées qui disparaissent.

 Il ne s’agit évidemment pas de revenir globalement sur des obligations, souvent d’ailleurs européennes, mais de les appliquer avec bon sens et réalisme pour le maintien des activités et de l’emploi. Car c’est bien souvent par mauvaise interprétation et application française que nous faisons naitre des problèmes qui plombent notre économie et désespèrent ceux qui œuvrent et qui font.

Je le dis et le redis : Il nous faut aussi pouvoir lancer un grand emprunt breton, réellement efficace, s’appuyant sur l’épargne des Bretonnes et des bretons au bénéfice des PME et PMI, entreprises qui créent de l’emploi. Ce grand emprunt s’adosserait à une grande banque mutualiste régionale. Car si la Banque Publique d’Investissement peut avoir son intérêt, elle se démarque aujourd’hui plus par le coût de son loyer dans les beaux quartiers de Paris, 6 millions d’euros par ans, excusez du peu, que par son efficacité.

 

Il faut aussi se doter de nouvelles compétences en terme économique, être immédiatement réactifs. Il faut, Monsieur le Président, créer enfin comme je vous l’ai demandé dans cette même salle, il y a deux ans, c’était le 14 avril 2011, une agence de développement économique en Finistère. Depuis cette date nous avons dû faire face à des difficultés énormes avec la restructuration de Doux, les fermetures de sites de la Ceccab, de Marine Harvest,  les menaces sur Gad… J’en passe et des pires ! Ce sont des centaines d’emplois sacrifiés !

Et qu’avons-nous à notre disposition : rien ou si peu. Des personnels de cette même maison, souvent de grandes compétences, pourraient se mobiliser. Faudrait-il encore leur donner les moyens, les outils pour œuvrer.

Alors oui, Monsieur le Président, créons comme a su le faire le département de l’Ille et Vilaine, immédiatement l’agence de développement économique du Finistère avant qu’il ne soit trop tard. 

Elle pourrait avoir pour avantage et pour but de fédérer tous les acteurs de ce qui constitue les pivots de notre économie, l’agriculture, et les industries agro-alimentaires, en passant par les centres de formation, les écoles de pêche et d’agriculture, les centres de recherche, de l’Ifremer à l’Adria, des chambres consulaires aux représentations syndicales en y intégrant évidemment les acteurs environnementaux et les réseaux de distribution. La liste est loin d’être exhaustive.

Mais la mise en réseau de tous ces acteurs permettra d’aboutir à baisser les charges par des innovations,  de gagner de la valeur ajoutée à nos produits, seule source garantie de revenus décents pour les marins et les agriculteurs, de favoriser les circuits courts tout en œuvrant pour de nouveaux débouchés à l’exportation.

Dans ce domaine, comme dans d’autres, nous devons faire preuve d’originalités et d’innovation. Ce qui est envisageable pour ces deux secteurs peut l’être aussi pour le tourisme ou les nouvelles technologies. Je regrette toujours, à ce sujet, Monsieur le Président, alors que nos capacités financières sont intactes, la Décision modifcative n°1 le démontre, que le Département n’investisse pas plus dans la pose de la fibre optique et  libère ainsi les communautés de communes de la charge financière qui va leur être imposée. Avec 120 millions d’euros du département, Monsieur le Président, nous ferions en sorte que tout le Finistère soit fibré en cinq ans, soit dix ans avant tous les autres départements.  Cela représente un effort financier d’un peu plus de 20 millions par an. Cela est à notre portée. Ce serait un atout exceptionnel pour toutes les entreprises de notre secteur.

Tout comme le sont les activités liées aux énergies renouvelables. L’Ecosse annonce qu’elle produira, d’ici 2020, plus de 80 % de ses besoins énergétiques grâce à l’énergie marine en particulier. Oui, vous avez bien entendu, à l’horizon 2020 ! C’est-à-dire dans neuf ans seulement !

Pourquoi n’en serait-il pas de même ici avec, en plus du respect de l’environnement, l’impact extrêmement positif sur l’emploi que cela constituerait ? Il est vrai que l’Ecosse, à la population quasi similaire de la Bretagne, 5 millions d’habitants contre un peu plus de 4,5 millions pour la Bretagne en intégrant la Loire-Atlantique, dispose de vrais pouvoirs de décision.

 Nous en sommes encore loin même si je considère, avec des voix de plus en plus nombreuses, dont un fort contingent de chefs d’entreprises, ils viennent d’ailleurs de s’exprimer à travers un Comité de convergence breton mercredi dernier à Pontivy, qu’il faut que la Bretagne se réunifie et s’émancipe.

 Il nous faut sortir du carcan des directives de Paris.

Paris nous envoie droit dans le mur, Monsieur le Président ! Et klaxonner avant n’amortira pas le choc ! Il nous faut un autre modèle.

Le dernier constat en date, tout aussi préoccupant que les autres, qui portait déjà en lui la mise à mort de la décentralisation, a confirmé le fait métropolitain. Alors qu’il s’agissait à l’origine de simplifier et de mettre fin aux mille feuilles institutionnels et administratifs, les grands sbires de Paris n’ont pas trouvé mieux que de rajouter une feuille à ce mille feuilles indigeste. Et au détriment de qui ? Du Finistère, qui ne voit pas Brest reconnu en tant que métropole. Autant d’argent qui ne viendra pas au bout de la Bretagne.

Nantes et Rennes vont se tailler la part du lion, accentuant ainsi la fracture territoriale entre l’Ouest et l’est de la Bretagne. Fracture renforcée par la construction du futur aéroport, Notre Dame des Landes, alors même que la Ligne grande vitesse ne sait toujours pas si elle arrivera un jour en gare de Quimper et de Brest… peut-être d’ar bloavezh erc’h du ? (l’année de la neige noire…)

Monsieur le Président, un autre aménagement du territoire est possible, au bénéfice de tous, et en n’oubliant pas les zones rurales et le Centre-Bretagne. Consacrons nos efforts à créer, ici, de nouveaux horizons, à mettre les bouchées doubles, à nous organiser différemment, loin des schémas aujourd’hui à bout de souffle.

 Voilà ce que je voulais vous dire, Monsieur le Président. Dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, du tourisme, de la culture et de la langue bretonne, (regardez les milliers d’emplois créer au Pays de Galles dans ce secteur) dans le domaine des transports, des nouvelles technologies, des services…, partout où cela est possible, donnons-nous les moyens de réfléchir  et d’engager une politique volontariste en faveur de nouveaux axes de développement économique et de l’emploi. Soyons ambitieux pour le Finistère et la Bretagne !

Notre département est aujourd’hui à la croisée des chemins. Fort de son identité, des capacités d’innovation des femmes et des hommes qui le peuplent, de son esprit d’initiative, d’engagements et de valeurs humanistes, de solidarités qui ont toujours fait sa force, nous assistons depuis quelques temps à un sentiment inverse, comme si là où nous trouvions l’énergie de nous battre, d’imaginer, d’inventer, de croire en l’avenir, une sorte de résignation avait gagné les esprits et s’était imposée silencieusement mais surement avec son expression dramatique en politique : des citoyens se sentant délaisser, se tournent vers des thèses et des idées de rejets, qui ne sont pas les nôtres, qui ne sont pas la Bretagne.

Oui, le Finistère est frappé de plein fouet par la crise économique et ne cesse de perdre des emplois. Le taux de chômage a progressé de plus de 16  % en un an. Et les nouvelles récentes ne sont pas bonnes. Les diverses filières agricoles ne parviennent pas à trouver un nouveau souffle. Le coût des matières premières ne cesse d’augmenter mettant en perdition des pans entiers de notre économie.

L’agroalimentaire se débat dans des problèmes tout aussi complexes que divers, face au dumping social exercé par certains pays d’Europe centrale que par leurs difficultés à moderniser les outils de travail pour les rendre plus compétitifs. Le tourisme perd des parts de marchés. Les réservations ne sont pas bonnes. Le commerce souffre de la diminution, pour la première fois depuis près de 50 ans, du pouvoir d’achat des ménages.

 L’artisanat, ne trouve pas de dispositifs spécifiques ou même de commande publique, elle aussi en baisse de 20 %, pour relancer l’activité.

Partout, nous entendons la même chose. Que les normes administratives sont trop draconiennes et de surcroit appliquées par trop de zèle et sans discernement par l’administration, que les banques ne jouent plus le jeu, leur prise de risque étant devenue quasi nulle, éteignant ainsi l’esprit d’initiative, et par conséquent la création de richesses et l’emploi.

Car pour parvenir à inverser la tendance, réoxigéner l’économie, redonner la confiance aux investisseurs, il nous faut lancer de profondes et indispensables réformes. Et toutes les boites à outils sont les bienvenues. Le dispositif «emplois d’avenir » y participe et permet non seulement de sortir du chômage des personnes peu qualifiées mais il a aussi pour avantage de ne pas représenter un coût important pour la collectivité.

Pour les entreprises, le crédit d’impôt, dans le cadre du pacte de compétitivité, offre aussi de nouvelles perspectives, mais le nombre de contrats est là aussi bien en dessous des objectifs fixés.

On le constate, ces mesures ne sont pas suffisantes. Il faut à tout prix libérer les énergies si nous ne voulons pas assister à un décrochage du Finistère.

Et c’est là que le bât blesse Monsieur le Président. Nous avons à portée de main des leviers pour relancer l’économie et l’emploi et au lieu de cela nous dansons la gavotte…  En un mot, nous tournons en rond.

Premièrement, il faut une réelle et vraie décentralisation dotant la Bretagne d’un statut particulier et de nouveaux droits.

Nous ne disons pas que toutes les Régions doivent s’organiser de la même façon. Chacune a ses spécificités. Mais qu’on laisse à celles qui le souhaitent la possibilité d’inventer, ‘innover, d’expérimenter.

– Disposer de la gestion directe des fonds européens comme l’Alsace,

– Régionaliser les aides de la Politique agricole commune pour diriger les financements vers les filières qui en ont vraiment besoin, le lait, le porc, la volaille, et non pas enrichir un peu plus les céréaliers de la Beauce,

 – Arrêter avec la toute puissance d’une administration centrale et parisienne qui n’est que source de blocage et de frein au développement de l’emploi. Beaucoup de dossiers devraient se traiter au cas par cas. Il n’est pas rare, ici et là, de voir des entreprises fermer, tout particulièrement dans l’agriculture, le tourisme et l’artisanat, et cela sans faire de bruits, pour incapacités financières à se mettre aux normes et toute la filière en aval en souffrir. Et ce sont les emplois qui y étaient liées qui disparaissent.

 Il ne s’agit évidemment pas de revenir globalement sur des obligations, souvent d’ailleurs européennes, mais de les appliquer avec bon sens et réalisme pour le maintien des activités et de l’emploi. Car c’est bien souvent par mauvaise interprétation et application française que nous faisons naitre des problèmes qui plombent notre économie et désespèrent ceux qui œuvrent et qui font.

Je le dis et le redis : Il nous faut aussi pouvoir lancer un grand emprunt breton, réellement efficace, s’appuyant sur l’épargne des Bretonnes et des bretons au bénéfice des PME et PMI, entreprises qui créent de l’emploi. Ce grand emprunt s’adosserait à une grande banque mutualiste régionale. Car si la Banque Publique d’Investissement peut avoir son intérêt, elle se démarque aujourd’hui plus par le coût de son loyer dans les beaux quartiers de Paris, 6 millions d’euros par ans, excusez du peu, que par son efficacité.

 

Il faut aussi se doter de nouvelles compétences en terme économique, être immédiatement réactifs. Il faut, Monsieur le Président, créer enfin comme je vous l’ai demandé dans cette même salle, il y a deux ans, c’était le 14 avril 2011, une agence de développement économique en Finistère. Depuis cette date nous avons dû faire face à des difficultés énormes avec la restructuration de Doux, les fermetures de sites de la Ceccab, de Marine Harvest,  les menaces sur Gad… J’en passe et des pires ! Ce sont des centaines d’emplois sacrifiés !

Et qu’avons-nous à notre disposition : rien ou si peu. Des personnels de cette même maison, souvent de grandes compétences, pourraient se mobiliser. Faudrait-il encore leur donner les moyens, les outils pour œuvrer.

Alors oui, Monsieur le Président, créons comme a su le faire le département de l’Ille et Vilaine, immédiatement l’agence de développement économique du Finistère avant qu’il ne soit trop tard. 

Elle pourrait avoir pour avantage et pour but de fédérer tous les acteurs de ce qui constitue les pivots de notre économie, l’agriculture, et les industries agro-alimentaires, en passant par les centres de formation, les écoles de pêche et d’agriculture, les centres de recherche, de l’Ifremer à l’Adria, des chambres consulaires aux représentations syndicales en y intégrant évidemment les acteurs environnementaux et les réseaux de distribution. La liste est loin d’être exhaustive.

Mais la mise en réseau de tous ces acteurs permettra d’aboutir à baisser les charges par des innovations,  de gagner de la valeur ajoutée à nos produits, seule source garantie de revenus décents pour les marins et les agriculteurs, de favoriser les circuits courts tout en œuvrant pour de nouveaux débouchés à l’exportation.

Dans ce domaine, comme dans d’autres, nous devons faire preuve d’originalités et d’innovation. Ce qui est envisageable pour ces deux secteurs peut l’être aussi pour le tourisme ou les nouvelles technologies. Je regrette toujours, à ce sujet, Monsieur le Président, alors que nos capacités financières sont intactes, la Décision modifcative n°1 le démontre, que le Département n’investisse pas plus dans la pose de la fibre optique et  libère ainsi les communautés de communes de la charge financière qui va leur être imposée. Avec 120 millions d’euros du département, Monsieur le Président, nous ferions en sorte que tout le Finistère soit fibré en cinq ans, soit dix ans avant tous les autres départements.  Cela représente un effort financier d’un peu plus de 20 millions par an. Cela est à notre portée. Ce serait un atout exceptionnel pour toutes les entreprises de notre secteur.

Tout comme le sont les activités liées aux énergies renouvelables. L’Ecosse annonce qu’elle produira, d’ici 2020, plus de 80 % de ses besoins énergétiques grâce à l’énergie marine en particulier. Oui, vous avez bien entendu, à l’horizon 2020 ! C’est-à-dire dans neuf ans seulement !

Pourquoi n’en serait-il pas de même ici avec, en plus du respect de l’environnement, l’impact extrêmement positif sur l’emploi que cela constituerait ? Il est vrai que l’Ecosse, à la population quasi similaire de la Bretagne, 5 millions d’habitants contre un peu plus de 4,5 millions pour la Bretagne en intégrant la Loire-Atlantique, dispose de vrais pouvoirs de décision.

 Nous en sommes encore loin même si je considère, avec des voix de plus en plus nombreuses, dont un fort contingent de chefs d’entreprises, ils viennent d’ailleurs de s’exprimer à travers un Comité de convergence breton mercredi dernier à Pontivy, qu’il faut que la Bretagne se réunifie et s’émancipe.

 Il nous faut sortir du carcan des directives de Paris.

Paris nous envoie droit dans le mur, Monsieur le Président ! Et klaxonner avant n’amortira pas le choc ! Il nous faut un autre modèle.

Le dernier constat en date, tout aussi préoccupant que les autres, qui portait déjà en lui la mise à mort de la décentralisation, a confirmé le fait métropolitain. Alors qu’il s’agissait à l’origine de simplifier et de mettre fin aux mille feuilles institutionnels et administratifs, les grands sbires de Paris n’ont pas trouvé mieux que de rajouter une feuille à ce mille feuilles indigeste. Et au détriment de qui ? Du Finistère, qui ne voit pas Brest reconnu en tant que métropole. Autant d’argent qui ne viendra pas au bout de la Bretagne.

Nantes et Rennes vont se tailler la part du lion, accentuant ainsi la fracture territoriale entre l’Ouest et l’est de la Bretagne. Fracture renforcée par la construction du futur aéroport, Notre Dame des Landes, alors même que la Ligne grande vitesse ne sait toujours pas si elle arrivera un jour en gare de Quimper et de Brest… peut-être d’ar bloavezh erc’h du ? (l’année de la neige noire…)

Monsieur le Président, un autre aménagement du territoire est possible, au bénéfice de tous, et en n’oubliant pas les zones rurales et le Centre-Bretagne. Consacrons nos efforts à créer, ici, de nouveaux horizons, à mettre les bouchées doubles, à nous organiser différemment, loin des schémas aujourd’hui à bout de souffle.

 Voilà ce que je voulais vous dire, Monsieur le Président. Dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, du tourisme, de la culture et de la langue bretonne, (regardez les milliers d’emplois créer au Pays de Galles dans ce secteur) dans le domaine des transports, des nouvelles technologies, des services…, partout où cela est possible, donnons-nous les moyens de réfléchir  et d’engager une politique volontariste en faveur de nouveaux axes de développement économique et de l’emploi. Soyons ambitieux pour le Finistère et la Bretagne !

Christian Troadec

CategoryActualités

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