La question de « sécessions » de régions actuellement intégrées à des Etat-nations historiques plus ou moins anciens est maintenant posée non seulement d’un point de vue politique mais également d’un point de vue juridique ; dans ce domaine, des services de la Commission Européenne (UE) – et d’autres – ont déjà commencé à imaginer les scénarios possibles… ou probables.

A priori, trois territoires sont sur le devant de la scène, la Flandre belge (6,25 Mhab – Indice 108 en PIB/hab en UE), l’Ecosse (5,25 Mhab – Indice 107) et la Catalogne (7,35 Mhab – Indice 116).

Intéressons-nous à l’Ecosse. Le SNP Scottish National Party au pouvoir à Edimbourg, sous l’impulsion de son leader, Alex Salmond, a proposé un référendum portant sur l’indépendance de l’Ecosse en 2014. De son côté, le gouvernement du Royaume-Uni dirigé par David Cameron s’est d’abord cabré face à cette perspective, puis, tradition démocratique oblige, a annoncé que « bien qu’opposé au processus, si les Ecossais votaient majoritairement Oui, le gouvernement de Londres s’inclinerait. » Or, dans le même temps, D. Cameron a fait une erreur tactique qui devrait (soyons circonspect) profiter au SNP ; en effet, en annonçant que son gouvernement organiserait un référendum en 2015 sur le maintien ou pas du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne, il donne des arguments aux Ecossais partisans d’une sécession car, eux, non seulement veulent rester au sein de l’Union mais, de plus, veulent rapidement adhérer à la zone Euro.

 

Les conditions juridiques ne sont pas encore arrêtées. D’un côté on trouve les orthodoxes qui assurent que l’Ecosse indépendante devrait ré-adhérer à l’UE et donc suivre le parcours habituel ; de l’autre, ceux qui arguent que l’Ecosse disposant déjà d’un statut d’autonomie législative (dévolution de 1999) deviendrait de facto et de jure membre de l’Union une fois indépendante, si elle en fait la demande, évidemment. Sans oublier les références à la CEDH (Conseil de l’Europe).

Imaginons que les Ecossais votent en faveur de l’indépendance. De leur côté, que feront les dirigeants du Pays de Galles ? Et ceux de Northern Ireland ? [1]

Comment ne pas revenir à la proposition de Tony Blair de former un « Conseil des Iles » qui associerait l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles, l’Irlande réunifiée [Eire]. Pour cette dernière, la réunification est en marche, mécaniquement, économiquement, démographiquement, et in fine politiquement, du fait des mécanismes globaux analysés ici.

Bref, à l’horizon 2030, la situation politique qui prévalait il y a sept cents ans se trouverait rétablie, aux conditions démographiques, matérielles et sociales près, évidemment, l’Histoire ne se répétant jamais à l’identique.

Et la Bretagne (B5) ? Soit elle continue à végéter sous la tutelle des partis politiques hexagonaux qui se moquent pas mal des effets iatrogènes du centralisme paralysant à la française, partis politiques totalement hypocrites in situ, soit elle prend son destin en mains, et, elle adhèrerait au « Conseil des Iles », sorte de confédération originale au sein de l’Union Européenne

[1] = Les médias français confondent N.I. avec l’Ulster, région qui comptent neuf comtés dont trois en République de l’Eire (Cavan, Donegal, Monaghan). ■

Liam Fauchard Agence Bretagne Presse

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