On sait depuis longtemps que Patrick Le Lay n’a pas de langue de bois. Il n’a jamais mâché ses mots. En 2005 il avait accusé la France de génocide culturel [Voir ABP 2472]]. Lors d’une réunion de personnalités bretonnes avec Nicolas Sarkozy en 2011 il avait rappelé au président que «seules la France et la Turquie n’avaient par ratifié la Charte des langues régionales et minorisées» [Voir ABP 22096]. Dans le dernier numéro de Bretons, celui de janvier 2013, le mensuel reprend les propos de Patrick Le Lay tenus au micro de Nathalie de Broc sur les ondes de France Bleu Breizh Izel le 24 novembre dernier.
L’ancien directeur de TF1 met les pieds sans le plat déclarant franchement sans prendre de pincettes ses positions indépendantistes. « On vit dans des mensonges, par exemple celui de la République française belle, unique et indivisible portant la liberté au monde avec cette devise: liberté, égalité, fraternité. La République française n’est ni libérale, ni égalitaire, ni fraternelle. Si elle l’était, il n’y aurait pas besoin d’écrire ça sur tous les frontons publics. Je ne dis pas que ce n’est pas un joli principe, mais ça n’a jamais été appliqué et surtout pas en Bretagne… On détruit le corpus des langues régionales en France comme le breton et le basque. Ce sont des langues très anciennes. Le français est une langue magnifique mais elle est artificielle. Elle date de l’édit de Villers-Cotterêts en 1539. Comme il fallait unifier un pays, il fallait unifier une langue. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut tuer des langues qui ont deux mille ans d’existence derrière elles. Mais la faute à qui ? Aux Bretons. Ils n’avaient qu’à la défendre. […] Je suis profondément indépendantiste. Je pense que la France est un pays qui ne fonctionne pas. Dans le cadre européen, je pense que nous devons aller vers des régions et pas des nations. La nation française est un concept qui est faux, c’est un mythe auquel se raccroche un pouvoir centralisé. C’est aux hommes et aux femmes de prendre conscience qu’ils vivent dans des schémas qui ne sont pas les bons, que le système jacobin centralisateur est un système dépassé…».
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