Quelques réflexions sur le plan d’économies de 50 milliards du gouvernement
– Pour la seule année écoulée, les dépenses publiques ont augmenté de 52 milliards…
– une partie de ce qui est annoncé comme des économies est seulement une moindre augmentation de dépenses, sans aucune économie (blocage de l’indice des fonctionnaires, des retraites).
– le développement de la chirurgie ambulatoire n’est une économie que si on ferme les lits correspondants, ce qui ne sera sans doute même pas évoqué.
– les économies de structure (fusion de régions) sont repoussées au prochain quinquennat.
– l’embauche massive d’enseignants pour répondre à la promesse électorale de François Hollande est une dépense supplémentaire.
– les dotations aux collectivités vont diminuer, mais en contrepartie les impôts locaux vont exploser (c’est déjà commencé avec les droits de mutation) si les collectivités veulent continuer à développer les emplois de complaisance pour les proches d’élus.
– selon Michel Sapin, les choses devraient rentrer dans l’ordre toutes seules sans aucun effort dans deux ans grâce à une folle prévision de croissance de 2,5%, et 1,7 % l’an prochain, croissance comptant sur une explosion de la croissance mondiale dont la France aurait des retombées, ce qui est impossible pour de nombreuses raisons, en particulier:
– si la croissance mondiale frémit en effet, la Chine est en train de ralentir.
– la France a atteint 1,7% sous Jospin, mais c’était avant d’avoir autant de dépenses publiques à la charge du secteur productif.
– L’Etat capte une partie tellement importante de ce qui devrait être consacré à la compétitivité des entreprises que celles-ci ont peu de chance de profiter d’un renouveau de la croissance mondiale. Elles se contenteront de regarder le train passer.
L’Euro devient alors un bouc émissaire: c’est parce qu’il est trop fort (1,38 $) que la France ne peut pas exporter.
Il faut préciser:
– que l’euro n’est trop cher en Europe que pour la France. L’Europe malgré la France a le premier excédent commercial du monde.
– que, comme la France aura cette année un déficit extérieur de l’ordre de 70 milliards, une baisse de l’euro aurait pour premier effet de renchérir les importations, supérieures aux exportations, et d’aggraver la situation.
L’argument de la » faute à l’Euro » est utilisé par les profiteurs de l’Etat – fromage pour ne pas faire les réformes qui pourraient attenter à leurs privilèges.
Pour être honnête, il faut préciser qu’en contrepartie les dividendes perçus en France par les entreprises ayant investi à l’étranger (retour sur investissement) diminuent le déficit d’environ 35 milliards.
L’Europe va-t-elle pour autant obliger la France à un minimum de sérieux budgétaire?
On peut en douter au vu de sa complaisance face à 40 années de déficit et de laxisme dont certains, dans l’Etat, ont été les bénéficiaires.
La seule chose qui pourrait éventuellement provoquer en France une tutelle du FMI et des institutions européennes serait une hausse brutale des taux d’intérêt des la dette française, chose qui est arrivée en moins de 15 jours à l’Italie.
Je n’y crois pas trop car:
– les marchés sont moutonniers, irresponsables et de courte vue: on l’a constaté lors de la crise des subprimes. Les politiques accommodantes des banques centrales ont mis sur le marché des quantités énormes de liquidités qui nécessairement se retournent vers les actifs et emprunts de mauvaise qualité.
– les marchés pensent que l’Allemagne ne laissera jamais tomber la France, contrairement au Portugal ou à Chypre.
– plus personne aujourd’hui ne pense que la France pourra rembourser sa dette. La question est seulement » La France pourra-t-elle rouler sa dette « , c’est-à-dire emprunter au même niveau à mesure des échéances afin de la laisser au même point.
Je ne sais si le parti a réfléchi à une sortie de la zone Euro. Il faut être capable de répondre au Front National.
Quelques réflexions, pas plus, car personne n’est capable d’en mesurer les conséquences.
– le franc immédiatement s’écroulerait, et pour le coup la dette exprimée en francs serait immédiatement non remboursable
– dévaluation et inflation lourde seraient immédiatement à la charge des consommateurs et des épargnants.
Une fuite de capitaux, s’il en reste encore en France, en serait la sanction.
Je pense que tous ces arguments plaident pour qu’une Bretagne plus vertueuse se sépare à terme de l’ensemble français, car, même si entre voisins les solidarités économiques sont indissolubles, par notre façade maritime nous n’avons pas qu’un seul voisin, et les autres sont autrement plus intéressants que la France.
Personnellement, je ne suis pas pour quitter l’euro, mais plutôt la France.
Je crois qu’on ne peut pas aborder cette campagne sans réfléchir plus à la France, à l’Europe, à l’avenir. Il serait indécent de ne parler que de la réunification et de nos petites histoires bretonnes, même si pour nous c’est en réalité la vraie priorité, à des gens qui ont d’abord des problèmes de chômage, d’éducation et de vraie pauvreté.